Pleslin-Trigavou (22) : un écoquartier sur une friche en plein cœur de bourg
Thématique(s): Aménagement, urbanisme et habitat - Lotissements et quartiers durables
Infos pratiques
Adhérent 2022
Maire : Thierry Orveillon
Adresse : Pleslin-Trigavou, France
Téléphone : 02 96 27 80 03
Nbre d’habitants : 3775
Superficie : 21,80 km²
Intercommunalité : Dinan Agglomération
https://www.pleslin-trigavou.fr/
Contact BRUDED : Camille Ménec
Autres expériences de Pleslin-Trigavou
Projet phare porté par la municipalité depuis 2 mandats, l’Ecoquartier du Pigeon blanc est ouvert à la commercialisation. Retour sur ce projet emblématique de la commune qui s’inscrit plus globalement dans une démarche « d’écobourg » !
Pleslin-Trigavou, commune de 4043 habitants, est idéalement située entre Dinan (10 kms), Dinard (13 kms) et Saint-Malo (18 kms). La commune est confrontée à un enjeu de centralité du fait du contexte singulier de répartition de ses équipements et services dans deux bourgs distants de 2,3 km. Elle mène depuis plusieurs mandats des projets de restructuration et de densification de son bourg principal, à savoir celui de Pleslin, en créant une véritable centralité fonctionnelle et attrayante ; tout en renforçant la liaison avec le bourg de Trigavou.
Un projet global de revitalisation de centre-bourg
Lors du précédent mandat (2014 – 2020), la municipalité de Pleslin-Trigavou a souhaité revitaliser son cœur de bourg et lance pour cela une étude urbaine confiée à une bureau d’études rennais. Réalisée en 2015 et 2016, l’objectif est d’aboutir à un projet global et transversal synthétisant l’ensemble des axes essentiels à un développement durable de la commune, déclinés en « fiches actions ».
Lors de l’’appel à manifestation d’intérêt 2017 « Redynamisation des bourg ruraux » porté par l’Etat, la Région Bretagne, l’Etablissement Public Foncier de Bretagne et la Banque des Territoires, le projet communal est retenu pour la phase « travaux » et obtient un financement de 982 000 €. De plus, la collectivité est engagée dans la démarche EcoQuartier et est en lice pour obtenir le label 2 de la démarche, attribué par une commission nationale d’experts.
De nombreux projets menés pour dynamiser le cœur de bourg
Depuis plus de 10 ans, les municipalités successives mènent de front de nombreux projets en vue de créer un pôle de centralité actif autour de :
- La démolition et dépollution d’une friche industrielle qui occupe un ilot de 11 038 m² situé au cœur même du centre urbain de Pleslin et à proximité immédiate de l’ilot central.
- L’aménagement d’un éco quartier, sur le site de cette friche industrielle, avec pour objectif d’assurer une véritable mixité sociale, fonctionnelle et générationnelle.
- La création d’une épicerie alimentaire multiservices dont la localisation permet l’identification d’un ilot central avec la Poste, la pharmacie et la bibliothèque.
- La requalification de la rue Léon pépin en voie partagée afin de sécuriser cet axe à vocation commerciale et améliorer son offre de stationnement
- L’extension de la bibliothèque en médiathèque « tiers-lieu » : lieu du brassage culturel du cœur de bourg et dont la dimension de vecteur de lien social a été renforcée
- L’aménagement d’un théâtre de verdure dans l’ancien jardin clos du presbytère
- L’animation d’un projet culturel participatif « la ville se conte » Projet à long terme, fil conducteur du plan d’actions.
- L’aménagement de la vallée de l’Adria axe piéton et naturel structurant (nominé au Grand prix Urbanisme et Milieux humides 2017 catégorie Gestion des crues et Prix national 2015 de l’aménagement urbain et paysager, catégorie « gestion de l’eau »).
Un écoquartier sur une friche industrielle en cœur de bourg
À l’origine le site accueillait des anciens chais de la Ville au Comte composés de bâtiments industriels créés après-guerre. L’entreprise embauchait à l’époque 60 à 80 salariés. Fermée dans les années 80, le terrain était resté en friche depuis cette époque là. Le terrain est situé sur les coteaux de l’Adria à une centaine de mètres du centre bourg, de ses commerces, de l’école, de la mairie de l’église et de la médiathèque.
Dans les années 2000 la collectivité a pu racheter l’ensemble de la zone d’une surface d’un hectare avec les anciens bâtiments toujours présent avec le soutien de l’EPF.
Le nécessaire travail de mémoire
Le site est marqué par un passé industriel ayant fait vivre plusieurs familles ouvrières de la commune. Avant de défricher et de dépolluer le site, la municipalité de Pleslin-Trigavou mène le projet appelé « La Ville se conte » : un projet culturel et participatif destiné à impliquer la population, les associations et les écoles dans des ateliers créatifs et à leur permettre de s’approprier leur futur bourg et le futur écoquartier. Le point d’orgue de cette démarche aura lieu le 16 juin 2018, avec l’organisation d’une manifestation culturelle « Chais nous, le temps de la transmission », pour permettre aux habitants de profiter une dernière fois de la friche industrielle des Chais de la Ville au Comte avant la destruction des bâtiments au deuxième semestre 2018.
Un plan guide en 2021
En 2021, la nouvelle municipalité (élue dans la continuité de l’équipe précédente) commande la réalisation d’un Plan-Guide et retient le cabinet parisien « Atelier de l’Ourcq » afin d’identifier de nouvelles actions pour développer le projet de cœur de bourg, parmi lesquelles, l’aménagement de l’écoquartier sur l’ancienne friche.
Les autres actions envisagées à court et moyen terme visent l’amélioration des espaces publics, des équipements, des commerces et des services.
Des fiches actions avec une 1ère esquisse de l’écoquartier sont produites.
La municipalité lance alors un appel à projet spécifique sur le projet d’écoquartier et sélectionne à nouveau cabinet atelier de l’Ourcq comme équipe de maîtrise d’œuvre pour travailler avec eux sur la poursuite du projet afin de déposer un permis d’aménager.
La commande était la suivante : nous ne voulions pas d’un lotissement mais d’un nouveau quartier de qualité et intégré à la vie du bourg » explique Thierry Orveillon, maire
Programme et densité
L’éco-quartier se divise en 2 parties :
- La zone au nord qui correspond à l’ancienne friche, sur une surface d’un hectare. Ce secteur a été racheté par la commune à l’EPF après démolition et dépollution du site
- Une zone « sud » d’environ 0,4 ha qui correspond à une ancienne friche agricole rachetée par la commune en 2020 sur laquelle se situe une grange en terre-pierre à réhabiliter.
Le secteur nord de l’écoquartier est concerné par une Orientation d’Aménagement et de Programmation du PLUi de Dinan Agglomération qui impose la construction de 25 logements minimum par hectare, dont 20% de logements sociaux minimum.
Il est prévu au final 47 logements ainsi répartis :
- 26 lots à bâtir (123 m² à 394 m²) pour 26 maisons individuelles,
- 1 bâtiment de 7 logements collectifs, au sud.
- 1 bâtiment de 12 logements collectifs, au nord.
- 1 lot pour une maison à réhabiliter comprenant 2 logements.
Les principes de composition
Vu la situation géographique du site en plein cœur de bourg, et la nécessité de proposer une opération de logements apportant une certaine densité, les principes suivants ont guidé la conception d’ensemble :
- Renouer avec la structure historique du parcellaire en lanière.
- S’implanter en parallèle de la pente, pour conforter la morphologie bâtie du contexte et créer une couture entre le nouveau quartier et son environnement.
- S’appuyer sur le terrassement issu des anciens chais et éviter de démultiplier remblais et déblais
- Construire dans l’épaisseur de l’îlot sud et créer une couture entre le nouveau quartier et son environnement.
- Offrir de nouveaux services pour les habitants et usagers en aménageant des espaces publics sécurisés
- Préserver le cadre naturel de l’Adria et les arbres existants pour offrir des espaces de nature de proximité
- Encourager la construction vertueuse et écologique en respectant pour tous les logements des implantations bioclimatiques
Un cahier de prescription à respecter pour les habitations
Afin de bien maîtriser la forme urbaine du quartier, chaque lot à bâtir fait l’objet d’un règlement graphique spécifique qui s’applique de manière cohérente à l’ensemble de l’écoquartier et est détaillé pour chaque terrain dans une fiche de lot.
À titre d’exemple, parmi les éléments qui seront strictement encadrés :
- Les altimétries des toitures, ainsi que leurs formes ;
- Les alignements en limite séparative ;
- La répartition des baies sur les façades du projet, afin de maximiser le potentiel bioclimatique des constructions ; etc.
- Une bande « perron » obligatoire
- La construction bois est obligatoire
- Une finition en bardage bois de teinte naturelle ou pré-grisée
- Un balcon rapporté et filant sur toute la façade fera office de protection solaire, afin d’offrir des prolongements extérieurs aux pièces du R+1 et avec des panneaux solaires
- Les clôtures seront en piquets de châtaignier et fil à mouton.
- Des carports en bois, tous identiques
L’architecture des logements collectifs :
Les logements sociaux sont également soumis à un certain nombre de prescriptions :

- Toiture à quatre pans, avec de grands débords sous lesquels se tiendront les balcons
- Balcons filants, rapportés à la façade, en prolongation extérieure des logements, support d’une végétation grimpante
- Des épaisseurs de terrasses à rez-de-chaussée qui se prolongent en jardinets privatifs
- Espaces communs généreux et lumineux, un accès traité avec soin et support de la convivialité du quotidien
- Structure bois et façades en bardage bois, au traitement soigné et au vieillissement anticipé
La municipalité a contacté 3 bailleurs sociaux. Ils retiendront finalement le bailleur « HLM La Rance » qui contribuera à hauteur de 5000 à 6000 € / logement.
Nous travaillons actuellement avec eux sur des projets en structure bois et béton bas carbone pour tenter d’atteindre l’équilibre financier », précise le maire
Un Appel à Manifestation d’Intérêt auprès de Constructeurs de Maisons Individuelles
Face à la difficulté de commercialisation due à une période globalement difficile pour tous les projets de logements en 2024 et 2025, la municipalité a lancé un appel à Manifestation d’Intérêt auprès de Constructeurs de Maisons Individuels (CMIstes) afin que ces derniers puissent proposer une offre « clé en main » terrain + maison.
Trois constructeurs ont été retenus et proposent des terrains à la commercialisation en respectant le cahier des charges de la commune : Maison Demeurance, maison création et Akabois.
La difficulté est de faire accepter aux potentiels acquéreurs des terrains de 150 à 200 m². Cela peut paraitre petit, mais il y a des espaces naturels à proximité immédiate du quartier » analyse le maire.
Le coût du terrain oscille entre 250 et 300 €/m², le coût moyen pour un terrain avec maison est d’environ 300 000 € variable selon le terrain choisi.
Visuels réalisés par l'atelier de l'Ourq (cabinet d'architecture) Rédigé en novembre 2025












