Saint-Armel (35) : extension du groupe scolaire et construction d’une cantine et salle ALSH
Infos pratiques
Adhérent depuis 2021
Maire : Morgane Madiot
Adresse : Rue de la Mairie, 35230 Saint-Armel, France
Téléphone : 02 99 62 71 58
Nbre d’habitants : 2 312
Superficie : 7,75 km²
Intercommunalité : Rennes Métropole
www.saint-armel-35.fr/
Contact BRUDED : Laetitia Cour
Autres expériences de Saint-Armel (35)
L’extension du groupe scolaire et la construction d’une cantine accolée à une salle pour l’ALSH était l’un des projets phare porté par la municipalité depuis 2020, avec deux enjeux forts : l’utilisation de matériaux biosourcés et la participation citoyenne. Retour sur les étapes de ce projet livré en 2025.
Saint-Armel est une petite commune de 2500 habitants située à 10 km au sud de Rennes. Elle fait partie de Rennes Métropole.
Croissance démographique et équipements scolaires
A l’instar des communes du secteur, Saint-Armel connaît un boom démographique entre 2016 et 2022, passant d’une population inférieure à 1900 habitants en 2019, 2016 habitants en 2020 et à près de 2500 habitants en 2025. Cette augmentation est notamment dû à l’aménagement de la ZAC des Boschaux (383 logements répartis sur 24 hectares (dont une partie en renouvellement urbain).
Une étude réalisée en 2021 par l’AUDIAR a permis de confirmer la projection à moyen terme et le profil de population, permettant d’affermir les besoins d’adaptation des équipements de services publics sur la commune.
L’équipe nouvellement élue en 2020 fait en effet le constat d’équipements scolaires vétustes et non adaptés à l’évolution démographique. Ainsi, les élus projettent dès le début du mandat l’extension de la capacité d’accueil de son groupe scolaire public « Les Boschaux » et son service de restauration associés. La commune souhaite également rassembler sur ce site l’accueil périscolaire et extrascolaire afin de mutualiser les bâtiments.
Lancement d’une consultation pour identifier un AMO avec 2 enjeux forts : l’environnement et la participation citoyenne.
La collectivité fait appel à un AMO (Assistant à Maîtrise d’Ouvrage) afin de se faire accompagner sur deux missions :
- La définition du programme précis des travaux ;
- La rédaction d’un cahier des charges pour sélectionner l’équipe de maîtrise d’œuvre qui travaillera ensuite sur la conception et la réalisation du projet.
Pour cela, elle rédige un cahier des charges de consultation pour le choix d’un AMO et retiendra l’offre de la SEM Breizh pour un montant de 23 910€. A noter que, dès le départ, la municipalité souhaite inscrire l’ensemble du projet dans une démarche de préservation de l’environnement poussée, et dans un travail participatif avec les habitants afin de les investir dans la démocratie locale. Ainsi, la SEM Breizh mène des enquêtes auprès des parents d’élèves, enseignants et habitants.
La commune se fait également accompagner par BRUDED afin de visiter des exemples d’écoles construites avec des matériaux biosourcés et d’intégrer au cahier des charges les ambitions environnementales souhaitées pour ce projet.
Le fait de préciser la volonté de recourir à des matériaux biosourcés dans le cahier des charges est très important afin de cibler directement les architectes compétents en la matière.
Morgane Madiot, maire
Un programme sur les locaux scolaires et périscolaires
L’étude réalisée par la SEM Breizh permet de préciser et de définir le programme des travaux qui feront ensuite l’objet d’une consultation pour sélectionner une équipe de maîtrise d’œuvre. Le programme se divise en deux phases :
- Construction d’une extension neuve en lien direct avec le bâtiment actuel et d’un nouveau bâtiment périscolaire ;
- Rénovation des bâtiment déjà existants intégrant également un volet rénovation thermique, phonique et mise aux normes accessibilité. Vu la teneur des travaux et le budget projeté, la municipalité décide de se concentrer sur la phase 1 et décale la rénovation énergétique de l’existant dans une phase ultérieure de projet.
L’étude a également permis de préciser les espaces sur lesquels devront porter les travaux de la phase 1 :
Partie scolaire :
- Un espace d’accueil
- Une extension avec deux nouvelles salles de classe
- Un nouveau dortoir
Partie vie scolaire :
- Un préau
- Les espaces extérieurs récréatifs
- Des sanitaires
- Un espace de rangement des jeux extérieurs
Partie administrative :
- Un bureau de direction
- Un bureau des ATSEM
- Un lieu de stockage du matériel de la salle de motricité
Partie périscolaire :
- Un nouveau restaurant scolaire (dimensionné pour accueillir jusqu’à 300 élèves). La commune fonctionne en liaison chaude avec un ESAT de Retiers.
- Une salle dédiée au périscolaire (accueil ALSH) avec une mutualisation possible des locaux attenants (salle de restauration, dortoir…).
La consultation de l’équipe de Maîtrise d’œuvre et procédure adaptée
La commune s’est ensuite faite accompagnée de la SEM Breizh pour rédiger le cahier des charges à destination de l’équipe d’architectes. Différentes compétences étaient demandées : architecte, VRD, structure bois, fluides (CVC/CFO/CFA/plomberie), thermique et environnement, économiste de la construction, acoustique, OPC, cuisiniste, démarche participative.
Le marché passé est en procédure adaptée (MAPA), ainsi le montant de la prestation de maîtrise d’œuvre ne devait pas dépasser 215 000€ HT. Cela était précisé dans le règlement de consultation : « La procédure de passation utilisée est : la procédure adaptée ouverte. Elle est soumise aux dispositions des articles L. 2123-1 et R. 2123-1 1° du Code de la commande publique ». La municipalité reçoit sept réponses et retient le groupement mandaté par le cabinet &CO Architecture de Nantes associé au cabinet Pensée sauvage spécialisé en démarche participative.
Des ateliers participatifs appréciés et utiles à la décision
L’accompagnement à la concertation s’est traduit par l’organisation de trois ateliers participatifs où étaient associés des enseignants, agents, habitants, élus, et partenaires. L’objectif était de définir les grands axes du futur projet. L’utilisation de supports telles que des maquettes avec des arbres a été appréciée des participants. Le cabinet Pensée sauvage a également géré la phase de chantier participatif (voir ci-après).
Le troisième atelier participatif portait sur l’estimation du budget total du projet. A ce stade de la phase de conception, la municipalité fait le constat que le projet proposé est hors budget. Les élus ont alors décidé d’associer les usagers et les habitants pour identifier les sujets sur lesquels ils pouvaient « rogner » pour entrer dans le budget. « Les agents souhaitaient une coursive pour aller de l’école à la cantine, nous avons choisi collectivement de ne pas la fermer » se rappelle la maire.
Un coût de projet qui évolue et des choix de conception pour réduire le montant global
Si le projet était évalué à 1 750 000€ au moment de l’acte d’engagement (lors de la phase de consultation des architectes), les premières estimations réalisées par la MOE réévaluaient le bâtiment à 2,3 M€. A ce stade, les élus en lien avec la MOE ont travaillé à réduire les coûts.
Au-delà de la question de la coursive, les élus ont dû procéder à d’autres choix de conception pour baisser les coûts :
- Choix de ne pas rehausser le bâtiment comme initialement proposé par les architectes afin de supprimer un quai de chargement et les marches du parvis ;
- Ne pas construire un nouveau dortoir, mais d’acheter des lits superposés pour augmenter la capacité d’accueil du dortoir actuel ;
- Ne pas construire d’abri à vélo ;
- Ne pas installer de volets motorisés dans les classes ;
- Choix de ne pas installer de « flotex » (sol moquette) dans tout le bâtiment périscolaire, mais uniquement dans la partie salle de restauration ;
- Choix de ne pas installer de chauffage dans les espaces de circulation ;
- Diminution de la surface de la salle ALSH (80 m² initialement, 66 m² au final) ;
- Optimisation globale des surfaces (981 m² prévus dans le plan initial, 785 m² réalisés).
« Dans le restaurant scolaire : les enfants rentrent par les sanitaires, se lavent les mains et vont ensuite dans le restaurant. Il n’y a pas de couloir » explique Morgane Madiot.
Ces choix permettent d’abaisser le coût du projet à 2 M€ HT en phase APD. Toutefois, à la suite de la consultation des entreprises, le coût final des travaux s’élève à 2,139M€ HT en novembre 2025. La municipalité gardera dans tous les cas le cap des matériaux biosourcés avec une enveloppe en ossature bois isolée en laine de bois. Certains murs intérieurs sont réalisés en adobes, briques de terre crue mélangée à de la paille. Cette qualité thermique et environnementale lui permettra d’obtenir des subventions conséquentes, notamment de la part de Rennes Métropole (cf ci-après).
Il est important que le contrôleur technique ait une appétence pour les matériaux biosourcés afin de faciliter les échanges avec la maîtrise d’œuvre et les entreprises.
Un chantier participatif pour les murs en brique de terre crue
Au-delà des ateliers participatifs, la municipalité souhaitait faire participer les habitants et les enfants sur le chantier avec le modelage de briques de terres pour construire deux murs intérieurs en adobes (briques de terre crue séchées). Le cabinet Pensée sauvage a coordonné cette démarche en lien avec l’équipe de maçons de l’entreprise « Maison en terre » de Montreuil-Le-Gast, l’entreprise Granulo (Betton), et les compagnons de « Emmaüs Terre » à Chevaigné. Des tests ont été réalisés en amont pour vérifier qu’il était possible d’utiliser la terre du chantier.
Utiliser la terre du site permet de limiter ainsi un transport polluant lié à l’évacuation des terres. C’est l’occasion de faire participer les habitants, adultes et enfants, à la construction et à l’appropriation des nouveaux bâtiments, et de faire de la pédagogie autour de ce mode de construction alternatif.
Le chantier s’est déroulé en trois temps :
- Préparation de la matière : mélange de la terre et de la paille…par un cheval ! « Il ne pollue pas et en plus, le crottin apporte de la cellulose et renforce le mélange » précise M. Taupin, maçonne chez Granulo. Ce temps a également été l’occasion pour les habitants de découvrir le matériau terre crue et ses propriétés.
- Préparation des briques de terre avec les enfants de l’école, moment très apprécié des enfants et des enseignants.
- Après 3 semaines de séchage des briques à l’air libre, participation des élèves à la construction des murs dans l’école.
Planning global du projet
Planning AMO :
- Réunion de lancement avec SEM Breizh : décembre 2021
- Rendu Diagnostic : janvier 2022
- Etude des différents scénarios : février 2022
- Rendu programme définitif : octobre 2022
- Recrutement MOE : février 2023
- Lancement consultation travaux : février 2024
Planning MOE
- Concertation février à mai 2023
- Dépôt permis : novembre 2023
- Lancement consultation travaux : février 2024
- Notifications entreprises : mai à juin 2024
- Lancement des travaux : juillet 2024
- Livraison extension école : juillet 2025
- Livraison restaurant scolaire : décembre 2025
Eléments financiers
Dépenses (TTC) :
- Etudes : 347 919 € (dont 28 692 € d’AMO)
- Travaux : 2 588 586 €
- Travaux complémentaires de réalisation d’une sente piétonne et végétalisation : 210 000€
- Mobilier / équipement : 80 000 €
Recettes (TTC) :
- DSIL : 250 000 €
- DETR : 180 000 €
- Fond métropolitain de Transition écologique : 800 000 €
- CAF : 270 000 €
- CD 35 : 75 000 €
- FCTVA : 382 689,44 €
Rédigé en décembre 2025 Crédit photo : &CO Architecture














