[Covid-19] : Quistinic (56), Loperhet (29) et le Juch (29) se questionnent sur le déconfinement et le retour à l’école

Le restaurant scolaire de Rosnoën
Plouégat-Moysan écolePlouégat-Moysan école

Trois élus témoignent : l’école et le déconfinement

Gisèle Guilbart, maire sortante de Quisitinic (56), Monique Herrou, première adjointe à l’enfance scolarisée à Loperhet (29) et Patrick Tanguy, maire du Juch (29) ont bien voulu témoigner des démarches mises en place par leurs commune respective pour tenter de trouver des réponses aux nombreuses questions qui se posent quant à la réouverture des classes en primaire dès le 12 mai prochain (le 11 étant réservé aux enseignants et encadrants)… petits retours d’entretiens téléphoniques des 27-28 avril 2020.

 

Quistinic (56) – 1 500 habitants : Gisèle Guilbart, maire

La commune de Quistinic (56) compte deux écoles, publique et privée, fréquentées par près de 130 enfants répartis en 6 classes (3 par écoles). Le retour à l’école le 12 mai concernerait le niveau de grande section, CP et CM2 soit environ 60 à 80 enfants pour la commune

Je suis en contact avec les directrices d’école publique et privée. Mais nous avions peu d’informations jusque-là et nous attendons plus de précisions qui seront j’espère apportées par l’allocution du premier ministre. Nous avons programmé une réunion lundi 4 mai après-midi avec les directrices, deux élus et deux agents afin de s’organiser plus concrètement.

Gisèle Guilbart, maire

Accueil des enfants

Parmi les solutions envisagées par la directrice de l’école publique, celle d’accueillir les enfants sur une demi-journée, afin d’éviter d’avoir à gérer la restauration scolaire. Mais rien n’est encore fait, celle-ci prend contact cette semaine avec les parents pour connaitre leurs intentions quant aux retours des enfants à l’école et d’ainsi mieux estimer les effectifs.

Masques

Jusqu’à présent, la commune a réussi à répondre aux besoins exprimés en termes de masques grâce à différents stocks municipaux ou à des approvisionnements ponctuels auprès de l’agglomération, de la pharmacie ou encore des couturières qui en produise localement (dont celles de l’Usine Invisible). Les modèles sont hétérogènes, certains homologués, d’autre non, mais pour l’instant en nombre suffisant pour équiper le personnel encadrant.

Le masque seul ne sert à rien. Il n’a de sens qu’en plus des autres gestes barrières en premiers lieux desquels le lavage des mains et le respect des distances entre les individus. Il faut aussi régulièrement désinfecter un certain nombre d’objets potentiellement manipulés par différentes personnes, comme par exemple le téléphone.

Gisèle Guilbart, maire et infirmière à la retraite

La cantine

Sur le sujet de la restauration scolaire, on ne sait pas encore si les enfants prendront, comme d’habitude, leur repas à la cantine située à 5 à 10 minutes de marche de chaque école et alimentée via liaison chaude par la cuisine d’un collège des environs, ou si les repas seront plutôt pris directement en classe. En ce cas, ce seront peut-être des repas froids, plus pratiques à distribuer, ou encore des sandwichs fournis par les parents. Rien n’est encore décidé en la matière.

Transports scolaires

Aucune solution n’a encore été envisagée pour les transports scolaires pour les enfants habitants en campagne.

Encadrement

Malgré le grand nombre de questions en suspens et d’ici la réunion de lundi prochain, Gisèle Guilbart sait néanmoins qu’elle peut compter sur une petite équipe composée d’adjoints, d’agents et de quelques bénévoles pour faire face aux besoins à compter du 11 mai.

 

Loperhet (29) – 3 800 habitants : Monique Herrou, 1è adjointe

La commune compte deux écoles (privée/publique) accueillant en tout près de 450 élèves, dont une filière bilingue. Le retour à l’école le 12 mai pourrait concerner environ 200 enfants. Les élus de Loperhet, dont la majorité a été battue au 1er tour des élections municipales, ont pris le sujet du retour à l’école à bras le corps. S’ils se posent plus de questions aujourd’hui qu’ils n’ont de réponses à apporter, ils ont tout de même commencé à lister les points particuliers à voir et mis en place des réunions pour en discuter :

École privée

Les élus ont déjà rencontré le directeur : le seul sujet sur lequel les élus auront à trouver des solutions est celui de la cantine. Les enfants des deux écoles mangent ensemble à la cantine dont les repas sont préparés à la cuisine centrale de Daoulas par le Sivuric (>voir page projet) et livrés en liaison froide.

École publique (env. 350 enfants)

Une réunion avec le directeur est prévue le 29 avril suivie d’une réunion plus large le lendemain avec le directeur de l’école publique et deux enseignants (maternelle et élémentaire), la DGS, la directrice de l’ALSH et son adjointe, une ATSEM,  le responsable des services techniques, deux représentants des parents d’élèves élus, le maire et la 1è adjointe.

Les points qui devront être vus :

  • Cantine : où, comment…
  • Transport scolaire : ne concerne que quelques enfants de la filière bilingue ;
  • Nombre d’enfants effectivement présents : une enquête conjointe entre l’école et la municipalité va être effectuée auprès des familles de façon à avoir une première appréciation du nombre d’élèves susceptibles d’entrer à l’école le 12 mai (160 maximum) ;
  • Port du masques : l’école privée a récupéré près de 700 masques fabriqués par les couturières bénévoles de la commune ; du côté de l’école publique, la Communauté de communes du pays de Daoulas/Landerneau a commandé 52 000 masques “alternatifs” pour l’ensemble des habitants. La commune doit en recevoir 4 000. Cette dernière a effectué une commande supplémentaire de 2 400 masques chirurgicaux pour équiper les agents communaux, élus, agents de service, animateurs/atsem, etc.
  • Visières : la municipalité va récupérer également 30 visières qui seront destinés aux encadrants, enseignants…
  • Gel hydro-alcoolique : la société Technature à Dirinon va fournir la commune
  • Protocole d’hygiène :  les animateurs et les agents de la commune réfléchissent actuellement à la rédaction d’un protocole pour l’entretien des locaux (école, garderie, cantine, ALSH…). Un protocole national est également en cours pour l’ensemble des établissements scolaires. Le ministre a insisté sur la nécessité de relations étroites entre l’Education nationale et les maires.
  • Circulation des enfants : nombre d’enfants dans les classes, vie collective et sociale…
  • Place des parents : droit d’entrer dans les locaux ou pas…
  • Quid des enfants dont les parents doivent impérativement reprendre le travail et qui ne pourraient pas assurer le travail à la maison le 12 mai ?  > Quelle part de la commune dans l’encadrement du second temps passé hors du domicile pour ces enfants ? comment assurer leur accueil et l’équité d’encadrement ?

Le compte-rendu des ces rencontre sera exposé auprès des élus de l’opposition actuelle (future équipe majoritaire) lundi 4 mai.

Nous nous sommes appuyés sur une note du comité scientifique pour aborder les différents aspects du problème. Pour autant, nous sommes démunis face aux nombreuses questions qui se posent et au peu de réponses qu’on est capables de proposer aujourd’hui. Nous allons nous réunir, rassembler toutes les personnes concernées pour trouver les meilleures solutions.

Monique Herrou, 1è adjointe

Le Juch (29) – 730 habitants – Patrick Tanguy, maire

La commune comporte une seule école privée, limitant ainsi l’implication de la municipalité pour la question de la reprise le 12 mai. Les élus sont toutefois en lien proche avec la directrice.

Durant la période de confinement, les 5 à 7 enfants de soignants (hôpital de Douarnenez) ont été pris en charge par les animateurs de l’Ulamir (qui gère le péri-scolaire) et un jeune en service civique ; la directrice de l’école, très engagée, était présente chaque jour, même pendant les vacances.

Le 12 mai, parmi les deux classes multi-niveaux (29 et 26 enfants), les enseignants devront accueillir 11 enfants en CP et 9 en CM2, au maximum, auxquels il faudra rajouter les enfants du personnel soignant et soustraire ceux qui n’iront pas si les parents ne le souhaitent pas. Ce nombre semble donc tout à fait compatible avec l’idée d’en mettre 10/15 enfants par classe, mais laisse peu de place pour les enfants des autres classes dont les parents reprendront le travail et des autres niveaux par la suite.

Une des difficultés va être liée à la cantine. Les repas sont assurés par une entreprise extérieure, Convivio, qui livre en liaison « froide ». Le plus gros problème sera sans doute le respect des règles sanitaires… lavage des mains des enfants, contacts limités, entretien/désinfection des locaux très réguliers…

À ce stade, on se pose plus de questions qu’on a de réponses à offrir. C’est toute une organisation à mettre en place qui ne sera pas simple.

Patrick Tanguy, maire et enseignant au lycée

 

 

En savoir plus

Note du comité scientifique du 24 avril 2020 “Enfants, écoles et environnement familial dans le contexte de la crise COVID-19”

Rédigé en avril 2020
Thématique : Enfance, jeunesse et ainés

 

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