Françoise Guillerm, maire de Langonnet (56)

 

À Langonnet (56), commune de près de 2 000 habitants sur le territoire de Roi Morvan communauté, le restaurant scolaire a pendant neuf ans été installé dans la salle des fêtes, où étaient préparés les 80 repas quotidiens. L’emplacement était intéressant (proche des écoles), mais le bâtiment était inadapté et son usage générait beaucoup de manutention pour les agents.

L’équipe municipale a alors décidé d’agrandir la salle des fêtes pour accueillir le restaurant scolaire, une salle pour la maternelle, une salle pour l’élémentaire, des sanitaires, une réserve avec chambre froide et de maintenir une cuisine mutualisée. Ils en ont profité pour rénover la salle des fêtes. L’équipement a été livré en septembre 2024.

Françoise Guillerm, maire de Langonnet depuis 2020 revient dans cet entretien sur les choix réalisés et sur la vision de long terme qui guide l’action municipale.

Pourquoi et comment la commune s’est-elle saisie du sujet de la restauration collective ?

La restauration collective a toujours été un sujet important pour moi et mes prédécesseurs. En ce sens, maintenir la production de repas en régie permet de garder le contrôle sur le processus de production. Ce choix est un levier de développement économique en faisant appel aux producteurs et commerçants locaux, c’est aussi une manière d’agir en faveur de l’environnement et la santé en développant la part de produits labellisés bio et en proposant des repas équilibrés.

Notre cuisinière est un maillon essentiel puisqu’elle porte et partage notre volonté de travailler des produits bruts, locaux et bio. L’approvisionnement de ces produits est une vraie difficulté et les liens avec les producteurs sont souvent difficiles à pérenniser.

Depuis la rentrée, un travail entre le GAB 56, Roi Morvan Communauté et six communes de la communauté de communes a abouti à la mise en place d’un réseau de producteurs qui mutualisent les produits et les livraisons. La cuisinière sollicite le réseau sur la base d’un catalogue de produits.

Cette avancée nous a permis d’atteindre les objectifs de la loi EGalim de 50% de produits durables et de qualité (avec label) dont au moins 20 % de bio, et de bénéficier du bonus de prise en charge de l’État qui rembourse les repas à hauteur de 4 euros au lieu de 3 dans le cadre du dispositif “cantine à 1€” auquel nous participons depuis 2022.

Comment est venue l’idée de mutualiser la cuisine de la salle des fêtes avec celle du restaurant scolaire ?

Depuis 2015, les enfants mangent dans la salle des fêtes et les repas sont préparés dans la cuisine de celle-ci. L’équipement n’était adapté ni pour les enfants ni pour le personnel. Cependant, l’emplacement était idéal à proximité des deux écoles, et la cuisine adaptée en taille, capacité et fonctionnement. L’extension nous est parue évidente.

Plus largement, accoler le restaurant scolaire à la salle des fêtes répond à notre volonté et besoin de rationnaliser et d’optimiser le foncier communal en cœur de bourg pour répondre aux objectifs du zéro artificialisation net (ZAN) de préserver les espaces naturels et agricoles. Le choix a aussi généré des économies importantes en utilisant une cuisine existante et sous-utilisée mais aussi en mutualisant les accès, les réseaux, les parkings…

Quels critères vous êtes-vous fixés pour ce projet d’extension ?

Nous avons pris le temps de rédiger un cahier des charges clair sur nos volontés et intentions permettant ainsi de recevoir des candidatures bien en phase avec nos attentes. Pour cette phase comme pour l’audition des candidats, nous nous sommes fait accompagner par le CAUE du Morbihan et BRUDED.

Nous souhaitions une construction en matériaux biosourcés pour répondre aux critères de durabilité qui nous sont chers et pour une question de qualité de l’air dans un bâtiment destiné à accueillir des enfants.

L’acoustique nous paraissait aussi une question essentielle pour le confort des usagers. La conception du bâtiment répond à cet enjeu, mais aussi le mobilier que nous avons remplacé et qui génère moins de bruit.

Les travaux d’extension de la salle des fêtes ont été l’occasion d’une rénovation du bâtiment des années 1990 et d’un raccordement au réseau de chaleur mis en service en 2024 qui chauffe aussi la mairie, la médiathèque, l’école publique Jean Moulin, la poste et un logement. Cela montre l’importance de la planification et de l’approche globale des projets de cœur de bourg où tous les sujets sont imbriqués.

Le bâtiment a un an d’usage : quels sont vos premiers retours ?

Le projet fait l’unanimité chez les élus, les agents, les enfants et les usagers de la salle des fêtes. Nous avons l’impression d’avoir deux équipements neufs qui peuvent fonctionner simultanément.

Le projet a été bien pensé, il correspond bien à nos besoins et nos attentes. De plus, il répond dans sa conception et sa réalisation à nos valeurs en termes de transition.


Participez à la visite le 15 octobre pour en savoir plus !

À la demande des élus de la commune de Mellionnec (22), BRUDED organise une visite de ce projet d’extension-rénovation mercredi 15 octobre 2025 de 10h à 12h30. Inscription ici

 

Rédigé en octobre 2025
Thématique : Agriculture et restauration collective, Cantines en bio et local

 

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