Jacques Poulain, maire de Conquereuil (44)

Conquereuil (44), 1 080 habitants, fait partie des huit communes qui illustreront lors d’un cycle de visites de projets chics et pas chers comment les collectivités peuvent réaliser des projets de qualité et à moindre coût. Des projets souvent rapides à mettre en œuvre, plus sobres, réalisés en régie ou avec une réflexion sur la mutualisation (d’usages, de moyens…).

Jacques Poulain, maire, présente les réalisations simples et peu coûteuses mises en place sur ce mandat et la vision de son équipe pour les mener à bien.

Quels sont les projets marquants du mandat ?

Nous avons agrandi l’école communale, végétalisé et agrandi le cimetière puis passé la restauration scolaire en régie (opérante en septembre 2023). En ce moment nous pilotons la construction de notre nouvelle mairie, la réhabilitation d’un ancien bâtiment en Maison des Assistantes Maternelles et la requalification d’une friche en centre-bourg qui comprendra huit logements collectifs et six maisons individuelles.

Pour vous, c’est quoi un projet « chic et pas cher » ?

Nous puisons dans les habitudes d’une petite commune : faire avec peu de ressources, s’appuyer sur la compétence de nos agents, les ressources des élue·s, et les initiatives des habitants. La plupart des projets que l’on pourrait qualifier de « chics et pas cher » ont trait aux habitants et l’art de vivre ensemble : ils nous font du bien !

Comment vous y êtes-vous pris pour mener des projets comme cela ?

On s’appuie sur les besoins de nos habitants. Pour les projets portés par les citoyens, comme la recyclerie, le jardin maraîcher ou le terrain de trail, on fait en sorte de faciliter leur projet : on les met en lien, on met à disposition une parcelle, une salle, le temps de nos agents (…) Pour les projets portés par la commune, principalement des aménagements réalisés en régie, les élus donnent le cap et les objectifs. On s’appuie énormément sur les compétences de nos agents administratifs et techniques pour leur mise en œuvre : ils sont essentiels. Ce sont « les dessous chics des projets pas chers ! ». Au début du mandat nous avons fait un gros travail pour faire évoluer leurs missions. On a minimisé les tâches répétitives pour leur permettre de s’investir dans des projets motivants qui valorisent leur savoir-faire. C’est grâce à eux – leurs compétences et leurs engagements – que nous avons pu rénover la boulangerie en deux mois, créer un logement d’urgence ou réhabiliter l’ancienne école privée en salles associatives. Côté finances, on convertit le temps passé de nos agents sur les aménagements en régie en budget d’investissement.

Comment soutenez-vous les projets proposés par les habitants ?

Parmi les projets « chics et pas chers », on retrouve de nombreuses propositions portées par les habitants : c’est ce qui fait leur richesse. Les concernant, on s’est vite rendu compte que l’engouement du départ peut s’essouffler du côté des habitants ou des élu·es. Quand on s’engage dans la réalisation d’un projet, nous devons peser le sérieux de la proposition émanant des habitants et notre capacité à tenir nos engagements de soutien dans le temps. Cet équilibre entre des projets citoyens et le soutien communal est délicat et nous y accordons une grande importance.

Si c’était à refaire… ?

Dans la vie d’une commune, il faut être capable de s’adapter. On ne peut pas tout prévoir et il ne faut pas s’interdire de faire pour autant. Si nous avions su le parcours à l’avance de certains projets, nous n’aurions peut-être pas dit oui si vite ! Mais quand on regarde ce que cela produit : les services rendus aux habitants, la valorisation des agents, le dynamisme de notre commune, on ne peut qu’être fiers du résultat ! Alors continuons à oser et à développer des projets !