Hôpital Camfrout (29) : la salle polyvalente « exemplaire » passive et biosourcée est quasiment achevée

Jean-Jacques Léon, maire, a accueilli une vingtaine d’élus et techniciens pour présenter la nouvelle salle polyvalente qui devrait être livrée d’ici l’été et opérationnelle pour la rentrée scolaire. Si les travaux ont pris quelques mois de retard, il n’en reste pas moins que le bâtiment, projet du mandat, est présenté comment « exemplaire » par ses qualités thermiques et le choix des matériaux. Bâtiment dépassant les normes du « passif » sans en avoir la certification, Mikael Kerouaton, architecte présente les éléments constitutifs du projet et les étapes de mises en œuvre.

Le projet

Ce projet qui est dans les cartons depuis près de quinze ans va enfin sortir de terre. En 2021, les élus lancent un concours d’architectes auquel ils reçoivent 21 candidatures. Trois d’entre elles ont pu présenter une intention dessinée et chiffrée (moyennant 6 000 € pour les deux perdants et le marché de maîtrise d’œuvre pour le gagnant). C’est le cabinet d’architectes Arko (Landerneau), spécialisé dans les constructions bois et matériaux biosourcés qui a remporté l’enthousiasme des élus avec un projet ambitieux sur le plan du dessin et de la qualité énergétique. S’en suivent la conception du projet, le permis de construire et les travaux qui s’achèveront courant 2025.

Le lieu choisi est la place libérée par l’ancienne école des filles, fermée depuis 1975 et utilisée à des fins associatives depuis. Le choix est vite fait de démolir le bâtiment et le préau très vétustes et ne présentant aucun d’intérêt particulier : « il aurait été trop onéreux et complexe de le rénover » précise le maire.

On a même anticipé sur la loi ZAN en redensifiant le cœur de bourg !

En effet, de l’ancien bâtiment de 220 m² va naître une salle d’une surface totale de 548 m² dans le même espace.

Un projet bois, biosourcé, passif et durable

La démarche globale du projet va bien au-delà d’un simple bâtiment vertueux :

• Bâtiment très faiblement consommateur d’énergie / besoin de chauffage inférieur à 15 kW/m²
• Bâtiment à faible impact carbone
• Bâtiment pérenne
• Chantier « apais é» (du fait des matériaux choisis)
• Coût exploitation et maintenance maîtrisé
• Dynamique de projet exigeante
• Réalisation pas des acteurs locaux
• Développement de filières locales
• Seconde vie vertueuse à faible coût
• Confort hiver/été assuré (notamment grâce au triple vitrage)
• Conception bioclimatique (exposition optimale et casquette pour éviter surchauffe)
• Étanchéité à l’air
• Ventilation double flux / qualité de l’air intérieur
• Gestion des ponts thermiques

Quelques données chiffrées

• ERP 2ème catégorie Type L
• Surface projet : 640 m²
• Salle principale de 299 m² : Eff. Max. 897 pers.
• Budget travaux : 1 519 000 € HT, soit 2 373 € HT / m²
• Performance : niveau passif
• Besoin de chauffage : < 15 kWh/m².an (plus faible que le niveau passif)
• Étanchéité à l’air (n50) : 0,46 h¯¹
• Étanchéité à l’air (Q4) : 0,35 m³/(h.m²)

Chauffage électrique

La volonté de départ des élus était celle de raccorder ce bâtiment à la chaufferie du bâtiment « associatif » voisin qui doit passer d’une alimentation au fioul à une alimentation au bois. Au vu de la qualité passive du bâtiment, il a finalement été choisi de ne pas effectuer ce raccordement (très coûteux) car les besoins en chauffage seront bien moindres. « L’école consomme dix fois plus d’énergie que cette future salle par exemple ! »

Les panneaux photovoltaïques souhaités dans le projet n’ont pu être envisagés car dans le périmètre de l’église classée et donc refusés par l’architecte des bâtiments de France.

Zoom sur quelques aspects…

• La pergola extérieure permettra une « ouverture » de l’espace intérieur vers l’extérieur (le bar sera accessible) : la terrasse est en béton désactivé
• Le sol de la salle principale est en chêne (français)
• L’espace de la salle principale (299 m²) peut accueillir 897 personnes debout (ou 300 assises) ; elle pourra être séparée en « sous-espaces » si besoin par des cloisonnements
• Isolation : l’économie du projet n’a malheureusement pas permis la pose de matériaux biosourcés ici
• L’empoutrement est constitué de poutres bois (5 plis)
• L’étage constitue uniquement des espaces techniques pour la centrale d’aération ; Un espace non utilisé à ce jour pourrait facilement être transformé en zone de stockage/local technique
• Une pièce dédiée à la gestion son/lumière au rez-de-chaussée.
• L’étanchéité à l’air est un point très sensible : les jointures entres panneaux divers doivent être très soignées : l’architecte y a été très vigilant.
• Ossature bois / pin
• Bardage extérieur : pin de Douglas pré-huilé/grisé

Les espaces extérieurs

Des modifications ont été apportées pour permettre un accès plus large (8 m) pour les pompiers : le muret de l’ancien verger a été démoli et l’espace transformé en zone de stationnement alvéolé et bientôt végétalisé.

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En savoir plus

Les acteurs impliqués

• L’architecte, maître d’œuvre (Arko architecte)
• Le thermicien (Batitherm conseil)
• L’AMO était confiée à la communauté d’agglomération du pays de Landerneau – Daoulas
• Le maître d’œuvre a coordonné les travaux menés par 14 entreprises
• Les pompiers ont été associés très largement au projet
• Les panneaux de bois et éléments de faux-plafonds ont été pré-fabriqués par l’entreprise Tanguy Matériaux

Contacts

• Jean-Jacques Léon,maire
• Mikael Kerouaton, Arko architecte
• Bathitherm conseil
• Bureau d’études technique Sobretec
• Alyhange acoustique
• Jérémy Salaün, Energence

Rédigé en mai 2025