La ZAC de Laillé (35) gère les eaux pluviales à son échelle

Laillé est une commune de 5 154 habitants située au sud de la métropole rennaise. Afin de satisfaire les besoins de développement de la commune tout en préservant au maximum l’environnement, le projet de quartier La Touche prévoit d’accueillir à terme environ 400 logements.

L’eau, une ambition communale historique

Dès 2007, le PLU prévoyait des infiltrations des eaux pluviales à la parcelle. En 2012, la commune rejoint la métropole. En 2014, Pascal Hervé, maire de l’époque, devient également Vice-Président de la métropole en charge de l’eau. Cet enjeu de la gestion des eaux pluviales devient une ambition communale avec des premières réalisations : mise en place de cuves de récupération dans certains équipements publics, avec parfois un usage « dérogatoire » pour les toilettes (école maternelle).

Le choix d’une SPLA pour décliner l’ambition

La ZAC est créée en 2017. Initialement un projet de ZAC multisites, il évolue – pour permettre l’arrivée d’un collège – vers un projet de ZAC dédié à la zone de la Touche qui couvre 17 hectares en extension urbaine. Ce projet est l’une des premières opérations à prendre en compte la GIEP sur une zone en extension. Les études préalables au projet de ZAC permettent d’intégrer la zone humide et les linéaires de haies au projet d’ensemble.

Après une étude des scénarios de portage du projet de ZAC, le choix se porte sur l’aménageur Territoires Rennes. Ce choix d’un aménageur public en SPLA répond à deux objectifs pour la commune. Le premier est de ne pas perdre de temps pour accompagner le renouvellement démographique de la commune (maintien de classes, etc.). En devenant actionnaire de Territoires Publics, la commune s’exonère ainsi des procédures habituelles de marchés publics. Le second objectif pour les élus est de privilégier un opérateur avec une certaine stabilité dans ses effectifs.

Une diversité de réponses techniques et une agilité dans la coordination

Différentes solutions techniques existent pour répondre à la commande politique (à l’instar du parking de la Poterie à Rennes, à l’époque réalisé en enrobé drainant). Pour conforter la solution retenue, une équipe de maîtrise d’œuvre pluridisciplinaire est retenue : un groupement constitué des acteurs locaux ORA (mandataire), ORIGAMI, IAO SENN et MH Lighting.

La ZAC prévoit des aménagements spécifiques pour le domaine public et le domaine privé

Sur le domaine public, la voirie secondaire a été conçue pour permettre l’infiltration et le stockage des eaux pluviales, réduisant ainsi le besoin en infrastructures de drainage complexes. Ces voiries sont drainantes avec chaussée-réservoir. Seul le boulevard principal est en enrobé classique compte-tenu du passage répété des poids lourds Les voiries drainantes ont été faites en premier. Une couche de bitume classique a été mise pardessus le temps des travaux.

Des aménagements paysagers tels que des noues et traversées de cheminement ont été intégrés pour collecter et filtrer les eaux de ruissellement, favorisant leur infiltration naturelle.

Sur le domaine privé, chaque construction doit gérer la petite pluie de 10 mm, grâce à des puisards principalement. Le trop-plein est redirigé selon les cas vers l’espace public via des noues ou par des caniveaux en surface vers la voirie. Les acquéreurs sont encouragés à adopter des pratiques telles que la non-imperméabilisation des sols. Bien que préconisées, une seule toiture végétalisée a été réalisée. Les coûts ont été jugés excessifs par les autres acquéreurs.

Acculturer et contrôler les constructeurs et les acquéreurs

Plusieurs solutions techniques de mise en œuvre, présentés dans un guide, sont possibles pour chaque construction. Tout dépôt de permis de construire fait obligatoirement l’objet d’un visa de l’urbaniste et d’un visa technique par l’équipe de maîtrise d’œuvre afin de s’assurer que la solution technique retenue est cohérente et performante. Plusieurs allers-retours sont parfois nécessaires.

Le confiance entre les élus, l’aménageur et les équipes est une des clés de réussite de la démarche afin de porter un seul et même discours auprès des acquéreurs et constructeurs.

En matière de gestion de l’eau, il n’y a pas que les habitants à acculturer, c’est vrai aussi pour les architectes et les entreprises de construction de maison individuelle.

Patrick Le Mesle, adjoint à l’urbanisme et l’aménagement du territoire

Un surcoût peu significatif

Les surcoûts de matériaux et de complexité de mise en œuvre (pour les voiries drainantes stockantes) sont majoritairement compensés par le gain en surface cessible et la réduction de linéaire de tuyaux et d’embranchements.

Un bilan positif après la livraison des deux premières tranches

L’ensemble des parties au projet de ZAC sont satisfaites du « pari réussi ». La commune est parvenue à tenir son ambition, dans une collaboration étroite avec son aménageur et les entreprises de maîtrise d’œuvre. Des correctifs ont pu être mis en œuvre grâce aux premiers retours d’usages. Les prochaines tranches qui seront livrées permettront d’améliorer encore les résultats.

Contact

Patrick Le Mesle, adjoint – p.lemesle@laille.fr / tel mairie: 02 99 42 57 10

Rédigé en avril 2025