Une politique touristique en mutation à Glomel (22)

Un héritage d’animations sportives et ludiques

Dès 1985, Glomel s’est engagée dans une dynamique de développement de loisirs en accueillant le premier centre Cap’Armor (Cap’Sport décliné en Côtes d’Armor) en milieu rural. Ce dispositif, porté par le Centre d’animation sportive du Korong (CASK), visait à promouvoir les activités sportives. Jusqu’à douze animateurs ont proposé des loisirs sportifs non compétitifs autour du canal et de l’étang (randonnées, activités nautiques, escalade, tir à l’arc), avec une volonté d’inclure les enfants du territoire. L’Association de loisirs autour du canal (ALAC) a ensuite pris le relais pour gérer les équipements sportifs, tandis qu’une Maison de la Nature a vu le jour avant que ses locaux soient revendus en 2009 à l’ESAT local à la suite d’un changement de municipalité.

Le camping municipal : entre opportunité et contrainte

Le camping de Glomel a progressivement développé un espace d’accueil pour les groupes d’enfants, reconnu comme « camp marabout ». Il s’agit d’un site labellisé par la Fédération Bretonne des CAF, en collaboration avec la CAF des Côtes d’Armor et les services de l’État (Jeunesse et Sports), destiné à l’accueil d’enfants mineurs à partir de 6 ans, encadrés par leurs animateurs, dans le cadre d’accueils de loisirs ou de jeunesse.

Le camping accueille également chaque été les cyclistes circulant sur le canal ; ces derniers restant généralement une nuitée seulement. Il constitue également une halte appréciée des randonneurs, motards, camping-caristes et touristes de passage souhaitant découvrir le territoire de manière authentique et proche de la nature.

Cependant, au fil des années, le camping a connu une dégradation progressive de ses équipements et de ses infrastructures. Cette vétusté, associée à un entretien devenu insuffisant, a conduit à la perte de son classement. En 2024, le bail commercial du gérant est arrivé à son terme, laissant à la commune le choix entre une reconduction ou une reprise en régie.

Face à l’urgence et pour éviter une fermeture préjudiciable à l’image du site, la municipalité a opté pour une gestion directe en 2025. Cette décision a engendré de nombreuses difficultés administratives et humaines. Les agents saisonniers mobilisés ont assuré, pour la partie camping, l’accueil des usagers, la gestion des emplacements, la facturation ainsi que l’entretien des locaux et des sanitaires. Pour la partie « Cabane du lac », ils ont pris en charge la tenue de la buvette et la vente de glaces, sans toutefois pouvoir proposer d’animations puisque cela aurait nécessité une amplitude horaire impossible pour des agents communaux. Le fonctionnement en régie classique s’est révélé inadapté à la nature commerciale du camping, générant une charge comptable importante  plus de 900 factures ont dû être gérées par la secrétaire-comptable de la commune avec des contraintes réglementaires complexes.

Pour plus d’autonomie et de souplesse, et afin d’assurer une gestion adéquate dans la perspective d’un projet de valorisation, il aurait fallu envisager une régie SPIC (pour service public industriel et commercial) mais nous n’en avions pas la connaissance au moment voulu.

 Eléonore Kogler, adjointe au tourisme

Vers une nouvelle stratégie touristique

Pour 2026, la commune envisage de confier la gestion du camping via une délégation de service public (DSP) annuelle. Un cahier des charges est en cours d’élaboration, avec l’objectif de rendre le site plus attractif. Eléonore Kogler souhaite répondre à l’appel à manifestation d’intérêt « Destination Cœur de Bretagne », porté par la Région et le Pays COB, afin de financer le développement des hébergements insolites (cabanes en bois, accueil cyclotouristique) plus en adéquation avec la demande actuelle. En étoffant l’offre, elle espère également proposer un outil viable et attractif pour un nouveau gérant.

Cette démarche sera pilotée par la commission tourisme, communication, patrimoine, association et culture, en lien avec les acteurs de loisirs et les commerçants, qui voient dans cette relance une opportunité économique. La commune, labellisée « Village d’avenir« , bénéficie également d’un accompagnement collectif qui regroupe huit autres communes labellisées et riveraines du canal.

Complémentarité des offres et enjeux environnementaux

Parallèlement, Glomel travaille à étoffer son offre de loisirs avec la mise en place de paddle et de kayak en libre-service par l’entreprise Vaguelette. La commune souhaite aussi valoriser la fréquentation de l’étang par les pêcheurs et leurs familles, en développant des animations à destination de ces dernières. Le maire, Bernard Trubuilt, souhaite la création d’une association dédiée à l’animation sportive et ludique, distincte de la gestion du camping.

La commune n’oublie pas la nécessaire complémentarité avec la base de loisirs de Créharer (jusque-là gérée par l’ALAC et désormais en gestion communautaire par la CCKB). Cette base située le long du canal de Nantes à Brest, est le départ d’une succession de nombreux « tobogans d’eau vive » et de passages d’écluses (15 écluses réparties sur 4 km).

Enfin, la commune dispose d’un autre atout : la Réserve naturelle régionale des landes et marais de Glomel, gérée par l’association de mise en valeur des sites naturels de Glomel (AMV) qui prendra place dans le futur tiers-lieu Nature et Culture de la maison Denis en cours de réhabilitation par un chantier-école. Toutefois, la présence de cyanobactéries dans l’étang du Corong freine les activités nautiques, notamment la baignade, actuellement interdite. Une étude environnementale est en cours afin d’identifier des solutions durables pour améliorer la qualité de l’eau.

Contacts

• Bernard Trubuilt, maire
• Eléonore Kogler, adjointe en charge de tourisme, patrimoine, vie associative, culture et communication
• accueil@glomel.bzh

Rédigé en novembre 2025