Trois logements sociaux communaux grâce à rénovation d’un bâtiment patrimonial à Ploumilliau (22)

Infos pratiques

Adhérent : 2021
Maire : Yann Kergoat
Adresse : Ploumilliau, France
Téléphone : 02 96 35 45 09
Nbre d’habitants : 2527
Superficie : 34,70 km²
Intercommunalité : CA Lannion-Trégor Communauté
ploumilliau.bzh/mairie/
Contact BRUDED : Cécile Jamoneau

Autres expériences de Ploumilliau

Au cœur de Ploumilliau, un bâtiment datant de 1930 est rénové pour accueillir trois logements sociaux dans le cadre d’un projet ambitieux porté par le CCAS, alliant réhabilitation patrimoniale, enjeux sociaux et densité urbaine.

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Ploumilliau est une commune de 2500 habitants idéalement située à proximité de Lannion et du littoral trégorois. Elle connait une dynamique démographique positive et a su préserver de nombreux commerces et services en centre-bourg.

Elle se distingue depuis des décennies par une gestion directe de son parc social via son CCAS. Celui-ci assure l’attribution, la relation locataire et l’entretien d’une quarantaine de logements sociaux conventionnés, répartis sur plusieurs sites de la commune. Cette gestion publique atypique traduit une volonté historique de maîtrise locale du logement, notamment pour répondre aux besoins des ménages modestes ou des personnes âgées souhaitant rester au bourg. Elle lui permet également d’envisager l’action sociale dans sa globalité : le CCAS dispose d’une assistante sociale qui peut, sous couvert de la question du logement, aborder toutes les facettes de la vie quotidienne des administrés.

Un besoin de logements dans un contexte de ZAN

Soumise à la loi Littoral tout comme celle du ZAN, la commune souhaite malgré tout maintenir une politique favorable au développement des logements sociaux. Ainsi, d’ici 2027, elle devrait se doter de 39 logements supplémentaires, dont plus de vingt seront sociaux, grâce à trois opérations différentes menées dans un contexte de densification. « Tous seront construits sur des zones d’ores et déjà artificialisées. On n’utilise pas un seul mètre carré du quota ZAN » souligne Yann Kergoat, maire.

La première opération se situe sur la friche du garage milliautais avec un portage foncier par l’EPF et la construction de 12 logements sociaux par le bailleur Terres d’Armor Habitat. La seconde est intégrée au sein d’un lotissement communal qui comprendra 6 logements sociaux et 13 autres logements vendus sur plan en 2025 avec un accompagnement par la SPLA de Lannion-Trégor Communauté (LTC).

Cependant, une bâtisse du début du XXème siècle, située au cœur d’un parc du centre-bourg, ne semble attirer aucun bailleur social. En effet, le coût de la réhabilitation estimé est prohibitif et l’implication dans un tel projet relève d’une ambition politique forte. D’ailleurs pour le maire Yann Kergoat, une des façons de préserver ce patrimoine est de lui donner une fonction sociale et durable. Pour cela, il envisage même de vendre certains logements sociaux anciens à leurs occupants pour réinvestir dans de nouveaux projets comme celui-ci. « La commune souffre du manque d’habitats locatifs et de nombreuses habitations sont dans un triste état. Je voulais que cette belle bâtisse installée dans le parc de loisirs au centre du bourg ne soit pas détruite et devienne le symbole d’un habitat ouvert à toutes et tous. »

Un projet architectural au service du lien social

Le bâtiment historique est situé au sein d’un parc de loisirs déjà aménagé (bibliothèque, city stade…) et bénéficie ainsi d’un atout majeur en termes de proximité de services. Le choix est porté sur la construction de trois logements : deux studios de plain-pied pour personnes âgées ou isolées, et un T4 à l’étage, favorisant l’accueil d’une famille et donc la mixité générationnelle. Le projet est accompagné par l’architecte Blandine Houssais.

La rénovation d’un tel bâtiment demande à la fois ingéniosité et adaptabilité car il s’agissait de conserver les murs d’origine, répondre aux normes thermiques et sociales actuelles, et de préserver l’identité du lieu. Ainsi, compte tenu de l’architecture initiale qui ne permettait pas un accès PMR, la commune a eu une dérogation par la préfecture pour que le bâtiment puisse être agréé malgré tout logement social. Pourtant, l’escalier intérieur a été enlevé et a été remplacé par un escalier extérieur afin que chaque locataire ait sa propre entrée.

Les travaux ont été menés tout en préservant les arbres qui avoisinent le bâtiment. Le ravalement de la dernière façade a été stoppé provisoirement afin de ne pas déranger les hirondelles qui ont fait leur nid sous le toit. Enfin, l’aménagement paysager autour du bâtiment sera assuré en régie communale. « Nous avons les compétences et le matériel pour le faire », précise Yann Kergoat.

Une opération saluée par tous les partenaires

Lors de la visite de chantier en juin 2025, élus et partenaires ont salué l’audace de cette opération :

« Lorsqu’un projet répond aux enjeux du logement, du patrimoine et du développement des communes rurales, l’État, la Région et l’intercommunalité font corps pour rendre l’impossible possible »  selon Guirec Arhant, vice-président à Lannion-Trégor communauté en charge du patrimoine et de l’habitat.

« Face à cette magnifique et ambitieuse réhabilitation, nous remercions les élus pour leur courage d’entreprendre qui va permettre à des familles d’habiter dans d’excellentes conditions. Nous sommes fiers de soutenir ces projets » salue Mathieu Lescop, secrétaire général de la sous-préfecture de Lannion.

Avec ce bâtiment transformé, nous pouvons montrer aussi que le logement social n’est pas que des barres à l’extérieur d’un bourg.

Yann Kergoat, maire

Une réhabilitation coûteuse

Le coût de la réhabilitation avoisine le million d’euros – soit plus de 3600€/m², bien au-delà des standards classiques. Malgré ces contraintes, le projet a su mobiliser un ensemble inédit de financements :

  • 331 000 € du Fonds vert (État) pour le recyclage foncier,
  • 132 000 € de la Région Bretagne via l’aide “Bien vivre partout en Bretagne”,
  • 94 000 € de LTC (Lannion-Trégor Communauté) pour l’aide à la pierre,
  • Un prêt de 217 000 € sur 40 ans auprès de la Banque des Territoires, amorti par les loyers,
  • La participation de la commune est la rétrocession du bâtiment (d’une valeur de 140 000€) au CCAS pour l’euro symbolique.

Livrés dans les prochaines semaines, la liste d’attente comporte actuellement une vingtaine de personnes.

Contact

Yann Kergoat, maire

Rédigé en septembre 2025

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