Saint-Senoux (35) aménage une aire de bivouac naturelle en bord de rivière

L’aire de bivouac de la Mare aux Mortiers est située le long de la Vilaine et sur le parcours de la V2 “Saint-Malo/Arzal”, qui passe notamment par Rennes, Guichen Pont-Réan, Guipry-Messac  et Redon. Le site, situé à deux kilomètres du centre bourg de Saint-Senoux a fait l’objet d’un réaménagement par la commune pensé main dans la main avec la Région qui gère les aménagements fluviaux.

Effacement d’une voie motorisée au profit des piétons

Jusqu’à récemment, le site était un point noir sur le parcours cyclable de la Vilaine, car les vélos et piétons devaient partager la voie avec les voitures sur près d’un kilomètre linéaire. La voirie concernée était de plus particulièrement étroite car prise en étau entre la Vilaine et les falaises. Suite à des chutes de pierres, la municipalité a pris un arrêté d’urgence en janvier 2020 pour fermer la voie à la circulation des voitures et missionné le bureau d’études Géolithe pour évaluer le danger et les mesures à prendre. L’expertise est sans appel avec un  risque caractérisé de « élevé à très élevé » avec des travaux importants à réaliser. Ces travaux ont été pris en charge par la Région Bretagne : purge des roches instables, percements de la falaise permettant d’installer des pieux métalliques horizontaux de 3 à 4 m de longueur pour stabiliser la paroi, nettoyage du chemin de halage avec arrachage de plantes et déboisement. Le coût des travaux, financés par la Région Bretagne, s’élève à 350 000 € HT.

Face à la dangerosité de la route et suite à plusieurs accidents, nous avons par ailleurs dialogué avec la Région et obtenu que la route soit définitivement fermée aux véhicules. Un vrai bénéfice pour la sécurité et la quiétude des lieux.

 Delphine Hinry, adjointe aux travaux

(Ré)aménagement d’une aire de bivouac naturelle, pour les voyageurs et les habitants

En parallèle à ces travaux de sécurisation, la municipalité engage une réflexion sur le réaménagement de l’aire de bivouac de la mare aux Mortiers, située dans un écrin de verdure à quelques mètres des travaux. L’espace, enherbé et bordé de beaux arbres, ne proposait jusqu’alors qu’un platelage et deux tables de pique nique ainsi qu’une ancienne cabane de stockage de kayaks inutilisée. « Nous souhaitions proposer des conditions d’accueil améliorées à la fois pour les habitants et pour les voyageurs » précise Maryline Lair, maire. Les travaux ont essentiellement consisté en la pose et la réhabilitation de mobiliers :

• Installation de potelets bois qui jalonnent le halage pour éviter le stationnement sur l’aire naturelle
• Fabrication et pose de deux grandes méridiennes en bois sur le site par une entreprise locale
• Installation d’une grande table de pique-nique carrée : « on constate que les habitants viennent régulièrement jouer aux cartes, aux jeux de sociétés sur cette grande table« , sourit la maire
• Pose d’un petit toit pour les 2 tables de pique nique existantes
• Installation d’un brasero entouré de larges bancs-méridiennes, pour cuisiner ou se réchauffer à la nuit tombée : le brasero sera régulièrement vidé de ses cendres par les services techniques. « il est pris d’assaut tous les week-ends, pour des fêtes de famille notamment » se réjouissent les deux élues.
• Menues réparations des toilettes sèches déjà présentes. Celles-ci sont « classiques » (pas de séparateur de matières sèches et humides), entretenues et vidées régulièrement par les agents municipaux.
• Réparation et réaménagement de la cabane, afin que celle-ci puisse accueillir des groupes avec création d’un comptoir et de bancs hauts pour s’installer de part et d’autre de celui-ci. « La cabane est ouverte en continu pendant la belle saison, pour que chacun puisse se l’approprier, cuisiner, s’y replier quand il fait mauvais. Les services techniques la fermeront après l’été » précise Delphine Hinry, adjointe aux travaux.
• Le site propose aussi un espace de compostage et un point d’eau potable.

…

Signalétique : clarifier les usages, relier la rivière au bourg

Les élus ont beaucoup travaillé sur la signalétique, avec un double objectif :

• Mettre en avant la possibilité de bivouaquer sur cet espace : « le bivouac est autorisé, mais on constatait que les touristes n’osaient pas toujours s’installer et les gens du coin pensaient aussi parfois que ce n’est pas réglementaire ; il s’agissait pour nous de communiquer clairement et simplement sur les différents usages du lieu, et les règles à respecter » précise Maryline Lair. Le panneau présente à la fois l’usage de chaque espace, et les bonnes pratiques à respecter
• Amener les touristes (randonneurs, cyclistes, navigants) à fréquenter le bourg : « nous avons installé un panneau qui indique la direction et la distance du bourg, en précisant les commerce qui s’y trouvent… et la présence de notre église et de son clocher atypique et remarquable ! » sourit Delphine Hinry.

Agents, élus, et habitants à la manœuvre !

En plus de l’intervention de l’entreprise locale de menuiserie pour la pose des différents mobiliers, les agents, accompagnés de plusieurs élus et habitants bénévoles, se sont investis pour installer le mobilier et à réaliser de petits aménagements, notamment : la pose d’une rambarde en bois le long de l’escalier permettant d’accéder au site, la teinture des éléments bois, la petite signalétique…

L’investissement des élus et des habitants est indispensable pour limiter les coûts et mener à bien les projets dans une petite commune comme la nôtre. Cela créée aussi du lien, c’est un formidable levier pour se rencontrer, échanger et « faire ensemble »

Delphine Hinry, adjointe aux travaux

Des aménagements peu couteux

L’ensemble des aménagements a été réalisé pour une somme très maitrisée de 19 500€, dont 50% ont été pris en charge par la Région au titre de sa compétence d’entretien de canaux et rivières. Le reste est à la charge de la commune : « une somme modique au vu des usages que cela génère pour nos habitants, et de l’attractivité que cela donne au bourg » indique Delphine Hinry.

Et après ?

En écho aux aménagements réalisés par la commune, la Région va installer un deuxième ponton et inciter les bateaux à s’arrêter sur l’aire de bivouac. Côté commune, les élus prévoient d’agrandir le site sur l’arrière, en défrichant un espace boisé pour proposer un espace un peu plus à l’écart et au calme pour le bivouac.

Rédigé en mai 2025