Claude Jaouen, Président de la Communauté de communes Val d’Ille-Aubigné
Claude Jaouen-Pdt Val d'Ille-AubignéLa question de l’articulation des politiques entre l’intercommunalité et communes est un sujet extrêmement important mais également compliqué. J’adhère au fait d’en parler entre élus car nous avons tous besoin de progresser sur ces questions et d’initier de nouvelles méthodes.
Comme dans beaucoup d’EPCI, au Val d’ille-Aubigné, c’est l’intercommunalité qui pilote de nombreux programmes : le PLUi, le PLH, le PCAET, le Schéma de mobilités douces, le Schéma de trame verte et bleue. Sur tous ces sujets, il est normal que ce soit l’EPCI qui pilote pour assurer une vision globale et solidaire entre les communes. La place de la commune reste importante ; tout d’abord dans la réflexion politique et la définition du plan d’action puis ensuite dans la mise en œuvre sur le terrain..
Sur les questions d’urbanisation, d’aménagement, de densification… c’est bien sur le terrain que les choses se font ! L’EPCI a piloté et financé un programme d’action foncière (PAF) visant à mettre en valeur dans chaque commune les gisements fonciers susceptibles d’être utilisés en zone urbaine. Mais c’est bien chaque maire qui a été à la manœuvre sur sa commune pour identifier les gisements. Cela a permis a chaque commune de s’approprier les enjeux de densification et de renouvellement. La réflexion sur notre 2ème PLH a été lancée à peu près au même moment. Ce que j’ai perçu, c’est que les élus ont tout de suite fait le lien entre le PAF et le PLH. Et quand il a été question de faire des projections de développement de l’habitat, cela s’est fait sans difficulté. Dans ce cas, nous avons décidé de travailler en petit groupe de 3 à 4 communes, associant des plus petites et des plus grandes. Le temps de travail a été plus court que sur d’autres élaboration de programmes tout en étant plus riches en échanges ! La pertinence de la méthode utilisée est fondamentale.
La compétence trame verte et bleue est de compétence communautaire. Cela a fait l’objet de débats entre les maires. Pour contribuer à l’élaboration du Schéma de trame verte et bleue et alimenter également le PLUi, chaque commune a été sollicitée pour créer des groupes communaux visant à faire l’inventaire du patrimoine bocager. A travers cet inventaire, on fait prendre conscience de la richesse de l’existant et on identifie les compléments qui seraient à réaliser. On implique les acteurs de terrain. Leur travail alimente le Schéma global. On est bien dans une démarche ascendante. Pour le pilotage de travaux identifié dans le schéma sur le territoire communal (création de zones humides, reconstitution de maillons bocagers, …) la communauté a expérimenté sur ma commune, Melesse, l’idée d’une délégation de compétences. Ce sont donc les services communaux, en lien avec les habitants, et les bénévoles des associations qui ont porté la réflexion et la mise en œuvre de notre nouveau “Chemin de la biodiversité”. Les travaux ont été financés par la communauté. Sur des communes plus petites ne disposant pas d’ingénierie (Langouët, Guipel…), c’est l’intercommunalité qui a plus porté et piloté les travaux, en lien direct avec les élus communaux. Cette souplesse me semble importante à conserver.
Ces deux exemples éclairent bien la nécessité de garder une implication très forte des élus communaux dans les projets. L’analyse est identique pour ce qui concerne la transition énergétique ou le développement des mobilités douces. Je dirai presque que dans bien des cas, l’élu est intercommunal lorsqu’il réfléchit aux enjeux du territoire et au plan d’action à mettre en œuvre, mais qu’il est communal lorsqu’il s’agit de le mettre en œuvre. »
La communauté de commune du Val d’Ille-Aubigné – adhérente de BRUDED – accueillera le prochain événement régional sur le thème “Intercommunalité et communes : quelle articulation des politiques pour des centres-bourgs dynamiques ?” le 29 novembre 2018 à Montreuil-sur-Ille (35)
Rédigé en octobre 2018
Thématique : Démarches globales et participatives
