Pont-Péan (35) rénove un appartement communal avec l’aide de la Fondation Abbé Pierre pour accueillir une famille sans abri

Infos pratiques

Adhérent depuis 2012
Maire : Michel Demolder
Adresse : 2, avenue du chemin vert, 35230 Pont-Péan
Téléphone : 02 99 52 41 70
Nbre d’habitants : 4519
Superficie : 8 km²
Intercommunalité : Rennes Métropole
www.pontpean.fr
Contact BRUDED : Mikael Laurent

Autres expériences de Pont-Péan

Propriétaire d’une maison en centre-bourg destiné à la destruction dans le cadre d’une future opération d’urbanisme, la municipalité a pris le parti de rénover le logement à moindre coût, avec l’aide la Fondation Abbé Pierre, pour y accueillir une famille d’exilés.

 

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Une mise à l’abri en urgence en 2019

« Dès 2019, la municipalité avait pris le parti de mettre à l’abri une famille d’exilés dont les enfants étaient scolarisés sur la commune » témoigne Nadège Letort, conseillère municipale élue en 2021 et également membre actif de l’association Accueil Réfugiés Bruz (ARB). « L’hébergement, dans un ancien logement de fonction, devait durer seulement quelques jours. Du coup, l’accueil n’avait pas été anticipé, rien n’avait été formalisé, ni vraiment accompagné ». Dans les faits, la famille ne trouvera pas de solution de relogement, amenant la situation à perdurer. Puis vient rapidement la crise sanitaire du Covid 19 et l’arrivée d’une nouvelle équipe municipale en 2020.

2021, la signature d’une charte d’accueil

En octobre 2021, la conférence départementale des villes, territoires et réseaux accueillants de migrants se tient dans la commune voisine de Bruz. Plus de 250 personnes y participent : élus, associations locales, citoyens désireux de s’investir dans l’accueil et l’insertion des migrants. À la suite, 33 maires de l’agglomération rennaise signent une tribune commune.

De son côté, la municipalité de Pont-Péan adhère à l’Association nationale des villes et territoires accueillants (ANVITA) et signe la charte « territoires accueillants ».

Dans nos communes, avec ou en appui des associations, nous avons mis à l’abri de nombreuses familles. Bien que cela relève des compétences exclusives de l’État, nous avons agi au nom de nos valeurs humanistes, de la fraternité qui fait le socle de notre République, et de la tradition d’accueil et d’ouverture de notre pays et de la Bretagne. Les personnes logées dans nos communes ne sont pas des « migrants rennais » ou des « migrants bretons », ce sont des personnes dont l’État ne traite pas les dossiers. […] « Progressivement s’est installée pour ces personnes une situation provisoire qui dure, dans laquelle hommes, femmes et enfants qui pourraient être éligibles à une demande de logement dans le droit commun et à un véritable parcours d’intégration si leur situation administrative était régularisée, restent bloqués, à leurs corps défendant, dans des solutions officiellement temporaires. Les enfants vont à l’école, leurs parents s’insèrent dans la vie sociale, mais ils ne peuvent pas travailler alors que, dans le même temps, les acteurs de la vie économique nous signalent de plus en plus régulièrement des difficultés de recrutement. C’est un non-sens humain et un non-sens économique.

Extrait de la tribune

Une mobilisation locale

En juin 2022, des représentants d’Accueil Réfugiés Bruz (ARB) viennent partager à des habitants et élus de Pont-Péan, leur expérience auprès de personnes exilées. « Nous avions organisé un pique-nique auquel ont participé une vingtaine d’élus et d’habitants. A la suite, un petit groupe d’une quinzaine de personne s’est constitué dans l’optique de réfléchir à l’amélioration des conditions d’accueil et de s’impliquer localement » indique Nadège Letort. Le groupe n’attend pas longtemps avant d’être soumis à une situation concrète. Au cours de l’été 2022, une famille hébergeant une mère et sa fille de 2 ans ½, en attente de régularisation, interpelle la mairie sur l’absence de solution d’hébergement à l’approche du déménagement de la famille hébergeante. Dans le même temps, un petit logement communal est libéré par un agent municipal. Le logement est un T2, mitoyen à l’espace petite enfance actuel, destinée à la démolition d’ici 2 ans et demi dans le cadre du réaménagement de la ZAC du centre-bourg. Une visite du logement fait apparaitre le besoin d’interventions diverses avant qu’il puisse être de nouveau occupé.

Rénover à moindre coût

Des discussions se tiennent quant à l’engagement que la municipalité pourrait prendre. Elle se positionne unanimement pour que le logement soit mobilisé au profit de personne sans abris, s’engage à exonérer l’occupant de loyers et à s’acquitter de toutes les charges pendant deux ans et demi, date à laquelle l’immeuble sera démoli pour un projet immobilier d’habitation. Néanmoins la question de réaliser des travaux d’investissement lui pose question. L’élue municipale fait appel à la Fondation Abbé Pierre qui se déplace pour recenser les d’interventions nécessaires et vote un budget d’investissement de 1500 euros.

Nous nous sommes répartis entre bénévoles et services techniques : les premiers ont réalisé les menus travaux de peintures et rénovation générale tandis que les deuxièmes se sont occupés de la sécurisation électrique, de la pose de nouveaux radiateurs et de plaques de cuisson

Nadège Letort, conseillère municipale

À l’arrivée de la famille, la municipalité a mis en place une convention d’occupation, renouvelée par semestre, avec également une domiciliation administrative et un accès à des colis alimentaires.

L’association ARB  a contracté en son nom l’assurance habitation du logement ; le CCAS de Pont-Péan a accordé une subvention à l’ARB correspondant au montant de cette assurance annuelle.

L’enjeu de l’accompagnement

Au-delà du logement, l’élue insiste sur l’enjeu de l’accompagnement des familles. « Au sein de notre collectif, une réflexion a été menée pour bien déterminer le rôle que chacun peut tenir entre la municipalité, le collectif d’habitants, l’association ARB, et les structures associatives et professionnelles d’accompagnement ». La réflexion a abouti à un document (Cf PJ) qui sert de cadre à l’accompagnement des deux familles hébergées sur la commune. En parallèle, quatre volontaires issus du collectif d’habitants ont intégré l’association  Accueil Réfugiés Bruz pour devenir ‘référents de situation’.

Le pari est que l’accompagnement des démarches des deux familles hébergées, ainsi que l’inscription de ce soutien dans un réseau large de partenaires, permettra la recherche et l’anticipation d’une solution de relais au terme de ces  hébergements provisoires.

 

rédaction : décembre 2023

Documents techniques

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