Prinquiau (44) : du «tout tuyau» à la gestion intégrée des eaux pluviales, une démarche globale

La commune de Prinquiau est une commune ligérienne de 3620 habitants située en bordure du Parc Naturel Régional de Brière. Depuis plusieurs années elle connait des inondations récurrentes sur le secteur de la rue du Stade liées à un noeud hydraulique communal. Pour trouver des solutions, la commune engage au début du mandat une première étude; celle-ci préconise des travaux conséquents (digue, bassin tampon, réfection des réseaux) pour un investissement à hauteur d’1,5 millions, sans l’assurance que cela fonctionne.

Le Syndicat du Bassin Versant du Brivet (SBVB) qui accompagne la commune sur ce dossier va proposer aux élus une autre solution : la gestion intégrée des eaux pluviales (GIEP). Objectif : infiltrer ou tamponner l’eau pluviale au plus près de là où elle tombe pour ralentir son arrivée à l’exutoire. La commune engage alors une nouvelle étude dite «de déconnexion» (ou déraccordement) du réseau d’eau pluviale communal des parcelles privées et publics du secteur de la Rue du Stade.

L’accompagnement du Syndicat du Bassin Versant du Brivet a été décisif pour nous lancer dans l’aventure de la GIEP. Il nous a notamment aidé à rédiger notre cahier des charges et à analyser l’offre des candidats.

Hélène Couteller, adjointe en charge de la transition écologique, de la gestion des eaux pluviales et de l’embellissement du cadre de vie.

Des compétences clés et complémentaires pour s’atteler à la gestion intégrée des eaux pluviales.

S’adapter et améliorer le cadre de vie

En parallèle de l’étude de déconnexion du secteur de la rue du Stade, la commune engage une étude de renaturation de différents secteurs du bourg qui complète la première. Elle vise l’amélioration de l’infiltration des eaux pluviales à l’échelle du bourg, tout en poursuivant des objectifs transverses d’amélioration du cadre de vie et de la santé : favoriser la biodiversité, créer des îlots de fraicheur, embellir l’espace public, améliorer le confort de la marche à pied et mettre en valeur le patrimoine communal. « Avant de lancer l’accompagnement des habitants à la déconnexion de leurs gouttières, nous avons commencé par renaturer en régie les accotements en bitume de la rue de la Croix Blanche ». Cette première action rapide, peu couteuse qui améliore le cadre de vie permettra d’amorcer le changement avec les habitants, néanmoins les élus n’ont pas réussi à les inciter à réaliser de telles aménagements sur leurs parcelles malgré un accompagnement gratuit à la conception des travaux. « Nous pensons que le frein vient de la peur du contrôle des aménagements » indique Hélène Couteller, qui ne se décourage pas : « la pédagogie est vraiment importante dans ce dossier et l’acceptation du temps long est un impondérable ». En attendant, les élus ont reporté la mission initiale de TerraSalica sur la création d’un livret pédagogique à destination des habitants et la formation des agents communaux.

Le risque inondation, l’assainissement, la biodiversité, l’embellissement : tout est lié. Gérer les eaux pluviales durablement nécessite une vision transversale de l’aménagement.

Hélène Couteller

Formation par l’action

L’expérimentation sur un petit espace permet aux agents de s’exercer et de comprendre les points de vigilance pour une réalisation vraiment efficiente du point de vue de la gestion des eaux pluviales. En effet, si les aménagements peuvent s’avérer simples (il s’agit de réaliser de légers modelés de terrain en creux ou en bosse), concevoir de tels aménagements implique une nouvelle manière d’intégrer l’eau dans la ville et de nouvelles compétences pour les agents. « Je mesure après coup que la simplicité nécessite un apprentissage; la réorientation de la prestation vers la formation de nos agents est une bonne opportunité ».

Dynamique intercommunale

L’eau ne connait pas les frontières administratives. « Il est donc important de mener une politique partenariale à l’échelle intercommunale ». La commune a impulsé un groupement de commande visant l’élaboration d’un schéma de gestion des eaux pluviales pour les communes volontaires. Une cartographie du réseau préalable essentielle pour pouvoir intervenir en connaissance. « Il est important de travailler main dans la main avec l’intercommunalité pour construire une culture commune et anticiper les travaux connexes à la gestion des eaux pluviales à long terme, comme les réseaux d’assainissement dont elle a la compétence ». De même, l’intercommunalité peut agir par sa compétence urbanisme (PLUi), en proposant des règles comme un coefficient de surface perméable minimum pour assurer au sol la capacité d’infiltrer les eaux de pluie. C’est ce qu’a proposé la CCES dans son PLUi en cours d’élaboration.

Coût des études

• Etude de déconnexion : 52 763 €
• Etude de renaturation : 26 775 €

dont :

• subvention Agence de l’Eau : 46 147€
• Subvention FNADT : 7 000 €
• Reste à charge communal : 26 391€

Coût des travaux

• Coût aménagement jardin de pluie : 7 818 € (étude et travaux, MOA communale)
• Coût renaturation du cours d’eau du Boitouze en amont du bourg (MOA SBVB) : 83 500 €
  • subventionné à hauteur de 80% :
    • 50% Agence de l’eau Loire-Bretagne
    • 15% Région Pays de la Loire
    • 15% Département de Loire-Atlantique)
  • reste à charge de 20% pour le SBVB

Contact

Hélène Couteller, adjointe / 02 40 56 62 90 / contact@mairie-prinquiau.fr

Rédigé en mai 2025