« Rêver la Haye », un plan guide participatif pour imaginer le centre-bourg de la Haye Fouassière (44) en 2030

La Haye-Fouassière est une commune dynamique de bientôt 5 000 habitants située au sud-est du département de Loire-Atlantique, directement mitoyenne de la métropole nantaise. La redynamisation du cœur de bourg est au cœur du mandat. Elle croise une politique de mobilités apaisées et de revégétalisation avec une croissance commerciale. Pour les aider à projeter la mise en œuvre de ce projet, les élus se sont engagés dans l’élaboration d’un plan guide au début de l’année 2022. Ce document illustre et décline les différentes actions multi-thématiques (espace public, commerce et services, habitat) qui concourent à la transformation du centre-bourg à moyen et long termes. Une étude aboutie fin 2022 qui comprend la mise en test de certaines actions, notamment liées à la mobilité et à l’aménagement d’espace public.

Le déclic participatif

« Nous avions déjà associé les habitants lors de l’élaboration du schéma des voies douces au début du mandat en créant un comité consultatif. Leur travail a donné lieu à des solutions très pertinentes que nous n’avions pas anticipées. Ça a été une vraie plus-value et un déclic pour la démarche plan guide», explique Jean-Marie Morel, adjoint à l’environnement et au cadre de vie. Cette première expérience heureuse a guidé les élus dans l’élaboration du cahier des charges en vue de choisir l’équipe de maîtrise d’œuvre qui allait les accompagner dans l’élaboration du plan guide. « Nous avons cherché un bureau d’études pluridiciplinaire en mettant en avant le volet très participatif » poursuit M.Morel. Pour s’assurer des compétences de l’équipe, les élus indiquent dans le règlement de consultation que le mandataire du groupement sera le prestataire en charge de la participation citoyenne. Le groupement choisi est constitué de : Le Collectif Fais la ville, mandataire (urbanisme participatif), l’atelier Polis (urbanisme et paysage), Alizés Programmation (programmation urbaine et stratégie commerciale), et l’agence Quand Même (scénographie, préfiguration urbaine).

Un lieu dédié à la participation citoyenne

Pour ne pas biaiser les propositions des habitants par la présence de «l’élu sachant» les élus ont délégué totalement la participation citoyenne. Ils ont mis un lieu à disposition de l’équipe d’urbanistes pendant toute la durée du l’étude. «La Fabrique des possibles» s’est installée dans un local communal en plein cœur du bourg, face à l’église. L’équipe recevait lors de plusieurs permanences les habitants, commerçants et leurs idées

Parfois les élus sont nuancés parce qu’on voudrait arranger tout le monde, alors que les habitants proposent une forme de radicalité, plutôt bien vue.

Jean-Marie Morel, adjoint à l’environnement et au cadre de vie

Les objectifs poursuivis

Les élus ont donné un cadre au travail participatif en annonçant aux habitants les objectifs qu’ils souhaitaient mettre en avant : améliorer la lisibilité des espaces et végétaliser les espaces publics, développer l’habitat pour renforcer la vie sociale et économique du bourg et redynamiser et développer le commerce en cœur de ville. Avec pour garde-fou : les ressources financières de la commune et le cadre règlementaire pour que les idées proposées soient réalistes. «Ce cadre, n’obère pas de l’intégration des idées des habitants, il donne les règles du jeu en dehors desquelles, elles deviennent caduques» poursuit M.Morel.

Faire culture commune, un préalable nécessaire

Pour les élus, un débat constructif nécessite de donner les moyens à chacun de prendre connaissance de l’objet du débat et de s’accorder sur un constat commun : « comment est le bourg aujourd’hui et vers-où voulons-nous l’amener demain ? » Cela passe par des temps de travail communs : balade urbaine et ateliers d’inspiration et de projection, suivis d’ateliers de préfiguration. «Nous avons évoqué des sujets très concrets comme la situation des commerces mais aussi pris de la hauteur sur la ville de demain.» C’est dans ce cadre que les élus ont invité Sylvain Grisot, urbaniste et chercheur à présenter son travail aux habitants lors d’une soirée débat.

Tester pour accompagner le changement

La démarche plan guide a commencé avec le schéma des mobilités douces. « Aujourd’hui, nous avons commencé à mettre en place le nouveau plan de circulation lié à la refonte du bourg, à expérimenter en mettant en sens unique ou en fermant la circulation pour donner la priorité aux piétons et cyclistes. Les changements deviennent acceptables par l’angle de la mobilité douce, parce qu’on facilite l’accès » affirme l’élu, « et les habitants nous y encouragent ».
La dernière phase de l’étude prévoyait la transformation provisoire d’un espace public pour tester de nouveaux usages. « Nous avons choisi une petite rue à côté de l’église. Malheureusement nos aménagement public étaient pensés en même temps qu’un aménagement privé qui n’a pu aboutir. Le gérant du café n’a pas pu, pour des raisons financières, déplacer sa terrasse pour compléter le dispositif. » Aujourd’hui les élus ne sont pas complètement satisfaits du résultat, « mais nous allons pouvoir l’améliorer car rien n’est figé », conclut Jean-Marie Morel.

Calendrier et coût de l’étude

L’étude s’est déroulée en 4 phases, sur un an, de février à décembre 2022.
Phase 1 : Diagnostic et Analyse de la structuration et du fonctionnement du centre-bourg 19 325,00 € HT
Phase 2 : Stratégie d’aménagement et d’usage : 20 575,00 € HT
Phase 3 : Programme de mise en oeuvre du projet : pistes opérationnelles : 20 475,00 € HT
Phase 4 : Préfiguration d’un site sur un secteur de projet 25 950,00 € HT

Coût total de l’étude : 82 000,00 € HT
Subventions : 30 000 € du Département de Loire Atlantique dans le cadre de l’AMI «Cœurs de bourg» .

expérience publiée en 2023