Langouët (35) : une micro-ferme permacole sur l’ancien terrain de foot

Langouet le champ de patates
Langouet le champ de patates 2
le champs de patates 3

Infos pratiques

Adhérent depuis 2005
Maire : Jean-Luc Dubois
Adresse : 19 Rue des Chênes, Langouet
Téléphone : 02 99 69 92 30
Nbre d’habitants : 619
Superficie : 7 km²
Intercommunalité : Val d Ille-Aubigné
www.langouet.fr
Contact BRUDED : Camille Ménec

Autres expériences de Langouët

La commune a transformé son ancien terrain de foot inutilisé en micro-ferme permacole. Pour cela elle a lancé un appel à projet pour identifier des personnes souhaitant se lancer dans l’aventure. Quatre ans après, le terrain est métamorphosé, les maraîchers tiennent un marché hebdomadaire et fournissent la cantine scolaire.

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Commune de 600 habitants, située à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Rennes, Langouët fait partie de la Communauté de communes Val d’Ille-Aubigné.

La commune a développé au fil des années, une politique centrée sur 3 axes. L’habitat écologique, l’énergie tant du point de vue de la maitrise des consommations que du développement des énergies renouvelables et l’alimentation durable.

Jean-Luc Dubois, maire depuis 2020

L’alimentation : un axe fort de la politique communale depuis 20 ans

La municipalité est l’une des premières du grand ouest à avoir mis en place une restauration scolaire en régie 100% bio et locale (2004).

Nous avons fait le choix d’une cantine cuisinée sur place avec des produits locaux et bio. Aujourd’hui cela parait normal mais en 2004 c’était très innovant !  Aujourd’hui, ce sont environ 80 enfants sur les 90 inscrits à l’école qui mangent quotidiennement à la cantine municipale.

complète Jean-Luc Dubois

C’est dans le cadre de ce travail sur l’alimentation qu’a émergé le projet de micro-ferme.

Un projet inscrit dans la dynamique de cœur de bourg

« À chaque fois que nous échangeons avec des citoyens, la question de l’alimentation et des modes de culture revient systématiquement sur la table » expliquait Daniel Cueff, ancien maire au moment du lancement du projet. Dans le cadre de son projet de redynamisation du cœur de bourg lancé en 2018 pour lequel elle a été lauréate de l’appel à projet « revitalisation des centres-bourgs » (État-Région-EPF-Banque des Territoires), la commune a donc eu à cœur de développer un véritable projet autour de l’alimentation et de jardins partagés. Baptisé « Langouët, 100% permaculture », le projet a bénéficié d’un complément de financement par un emprunt citoyen via la plateforme collecticity.

Une formation des habitants

Dans un premier temps, la commune a financé la formation en permaculture d’un groupe d’habitants volontaires (une demi-journée par semaine pendant un an en 2018) dans le but que ceux-ci deviennent des ambassadeurs auprès des autres habitants. Elle a fait appel à Mickaël Hardy, de Perma’G Rennes pour former une demi-douzaine d’habitants sur le jardin de 5000 m² qu’il cultivait sur le secteur de la Prévalaye.

Un appel à projet pour identifier des porteurs de projets

Dans un second temps, en 2019, la municipalité lance un appel à candidature pour trouver des porteurs de projets prêts à transformer l’ancien terrain de foot en zone de permaculture. Le foncier d’une surface d’environ 7000 m² longe la rivière la Flume et bénéficie d’un petit local de 40 m² et d’un accès à l’eau et à l’électricité. Le terrain de foot inutilisé depuis six ans, s’apparente plutôt à une prairie. La municipalité organise des visites du lieu à destination des candidats intéressés.

Le profil des porteurs de projet

Candice Petit-Clair et Louis Maillard, les deux porteurs de projet réfléchissaient à un projet de création d’une ferme permacole. Ils suivaient cette même formation à la permaculture proposée par Mickaël Hardy à Rennes ce qui leur a permis de rencontrer les habitants de Langouët. Une partie de la formation consistait à réfléchir au design de l’ancien terrain de foot de Langouët. À cette occasion, les porteurs de projets découvrent la commune et rencontrent également les élus. Ils décident ensuite de répondre à l’appel à candidature de la mairie. Ils sont retenus par la municipalité et trouveront, quelques mois après, une petite maison en location dans le bourg.

En sortant de notre école d’ingénieurs, nous ne souhaitions pas rejoindre les groupes d’écologie industrielle auxquels notre formation nous prédestinait. Nous avons fait un tour de vélo des alternatives en Bretagne et avons participé à la formation de Perma G’Rennes. C’est là que nous avons entendu parler de l’appel à projet de Langouët.

La mairie passe une convention précaire avec mise à disposition du terrain pendant cinq ans. La zone, anciennement classée en zone de loisirs, est aujourd’hui classée en zone agricole.

Le démarrage

Dès leur arrivée sur la commune, le couple de maraîchers va dans un premier temps créer un plan d’aménagement de l’ensemble de l’espace cultivé (le « design ») et organiser des chantiers participatifs de préparation du terrain.

Ils créent une entreprise individuelle : Candice est « exploitante agricole » affiliée à la MSA et Louis a le statut de conjoint – collaborateur. N’étant pas titulaires d’un BPREA, ils n’ont pas pu prétendre à la dotation jeune agriculteur. Les premières années, le couple touche le RSA. Tous les bénéfices sont fléchés pour payer les charges MSA ou bien sont réinvesties en équipement (ex : serre).

Des légumes… mais pas que !

La production maraîchère est l’activité principale, à laquelle vient se compléter la production de pain (une fois par semaine) et l’organisation d’animations sur la ferme.

Le principal débouché est la tenue d’un petit marché devant le bar associatif la Cambuse les mercredis en fin d’après-midi. Les habitants peuvent également précommander des paniers de légumes (environ 15 paniers / semaine).

L’école de Langouët peut également commander des légumes : la mairie leur rachète au prix proposé par les maraîchers. Comme ce sont des petits volumes, il n’y a pas besoin de passer par un marché public. C’est la cantine qui s’adapte aux volumes proposés par les maraîchers.

En 2023, un autre maraîcher s’est installé sur la commune : avec le Champ de Patates de Candice et Louis, , ils arrivent à fournir complément la cantine en légumes toute l’année. Un accord a été passé avec un troisième maraîcher sur la commune voisine en complément si besoin. La commune travaille par ailleurs avec le GIE Manger Bio 35

Jean-Luc Dubois

Enfin, lorsqu’ils ont certains légumes en grande quantité, la revente est possible via les « paniers de l’aulne », magasin de producteurs situé à proximité. Les maraîchers font également beaucoup de troc !

En 2023, ce sont environ deux tonnes de légumes qui ont été vendus.

Le Champ de patates est en cours de labellisation « accueil Paysan » afin de développer la partie animation sur la ferme et sur le territoire : accueil de publics, table à la ferme, balades botaniques, etc.

Des actions autour de l’alimentation qui animent la vie locale

Le pain est cuit dans un four à pain en brique construit en chantier participatif en décembre 2019, non pas sur la ferme mais sur une parcelle communale en cœur de bourg, derrière le bar associatif La Cambuse où existe déjà un jardin collectif.

En parallèle, une partie des habitants formés en 2018 sont à l’origine de la création de l’association « Chamotte et compote » (créée en mars 2020) dont l’objectif est de favoriser l’autonomie alimentaire et le partage de savoirs.

Ainsi, différentes animations sont organisées tout au long de l’année dans cet espace en lien avec le bar associatif : fête de la châtaigne, fête des lumières, animations pour les enfants, etc. Depuis quelques années, des pizzas cuites au four à pain sont proposés les mercredis. Couplé à la vente de légumes de Candice et Louis et à l’ouverture du bar, c’est devenu un rendez-vous très apprécié des habitants !

Pour compléter l’offre, la mairie construit, à proximité du four à pain, un tiers-lieu pour accueillir les activités associatives communales ainsi qu’une serre partagée.

Les déchets, une ressource !

Le Champ de patates propose également aux habitants de leur déposer les déchets verts (tonte de pelouse, branchage), et à la commune à partir de 2024 la collecte des biodéchets de trouvant dans des composteurs partagés, installés à plusieurs endroits du bourg.

 

rédaction : janvier 2024

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