A Saint-Georges-de-Reintembault (35), les écoliers vont manger au restaurant scolaire du collège
Thématique(s): Agriculture et restauration collective - Cantines en bio et local
Infos pratiques
Adhérent depuis 2017
Maire : Marie-Claire Boucher
Adresse : 2 Rue Jean Janvier, 35420 Saint-Georges-de-Reintembault, France
Téléphone : 02 99 97 01 13
Nbre d’habitants : 1 531
Superficie : 31,02 km²
Intercommunalité : Fougères Agglomération
saint-georges-de-reintembault.fr
Contact BRUDED : Jean-Philippe Rouchon
Autres expériences de Saint-Georges-de-Reintembault
Les collégiens et les écoliers de Saint-Georges-de-Reintembault bénéficient d’un seul et unique service de restauration scolaire situé au sein du collège. C’est le fruit d’un étroit partenariat entre la commune, le collège et le Département d’Ille-et-Vilaine. Un an a été nécessaire pour élaborer la convention tripartite qui encadre cette mutualisation, car il a fallu construire un modèle juridique inexistant jusqu’alors.
Saint-Georges de Reintembault est une commune rurale d’Ille-et-Vilaine de près de 1 600 habitants de Fougères Agglomération, aux limites de la Manche. Elle dispose de deux écoles et de deux collèges (publics/privés). Les établissements publics accueillent respectivement 85 élèves pour l’école de l’Être et 148 élèves au collège Roquebleue.
Une solution de restauration à trouver
Depuis plus de 25 ans, il n’y a plus de cuisine à l’école, les repas étant confectionnés par un prestataire puis livrés en liaison froide. La qualité des repas ne satisfaisant pas, la commune engage en 2010 un diagnostic de la restauration collective sur son territoire : les deux collèges, l’EPHAD, l’IME/MAS et un restaurant. Elle lance alors un appel d’offres auquel les deux collèges répondent. La proposition du collège public est plus intéressante mais aucun cadre juridique ne lui permet de vendre en prestation. Le marché lui ayant été attribué, il se dédie.
Lors de la relance de l’appel d’offres, c’est finalement le collège privé qui le remporte. Il confectionnait déjà les repas de l’école privée et n’est pas soumis au cadre juridique du Département.
S’engage alors un partenariat étroit : la responsable de la cantine organise avec la commune formations avec des intervenants de qualité autour de la végétalisation des assiettes, la préparation de produits frais … Les années passent, la responsable de la cantine part, plusieurs se succèdent à son remplacement, la direction du collège change également et les relations deviennent compliquées. Tandis que la commune s’empare des enjeux de la loi EGAlim et du Plan Alimentaire Territorial de Fougères Agglomération, le collège semble éloigné de ces préoccupations.
Par ailleurs, le prix du repas augmente d’année en année au gré des relances de l’appel d’offres. De 3,20€ il passe à 5,50€ en 2023. Une négociation s’opère entre le collège et la commune, cette dernière étant poussée par les parents d’élèves pour diminuer le prix qui leur sera facturé. Un accord est négocié à 4.5€ mais tend d’autant plus les relations.
Une convention tripartite élaborée
Cette solution n’est pas satisfaisante tant pour la commune que pour les parents et Marie-Claire Boucher, maire, s’engage à trouver une solution. Durant l’été 2023, elle se rapproche à nouveau du Conseil Départemental d’Ille-et-Vilaine qui accepte d’y réfléchir à nouveau. Cette mission est confiée à l’agence départementale de Fougères dont le responsable se passionne pour le sujet. Une forme juridique « blindée par les juristes du Département » est travaillée pour aboutir à une convention d’objectifs tripartite de 3 ans renouvelables avec reconduction et associée à des réunions annuelles d’évaluation. Elle est validée à l’unanimité par la commission permanente du département
L’objet de la convention repose sur la sensibilisation des élèves à une alimentation saine et durable pour les éduquer au goût. Elle intègre des actions de sensibilisation et un souci de qualité des repas, et se traduit par la confection des repas des élèves de l’école par le service de restauration du collège, dans un objectif de « bien manger ». Dans ce cadre, la commune s’engage à mettre à disposition du personnel communal à la cantine du collège. Le cadre de cette mise à disposition est détaillé dans la convention (missions, horaires, hiérarchie) tout comme les éléments financiers (tarif externe voté en conseil d’administration) et les modalités de paiement des redevances.
Une organisation trouvée
Ainsi, depuis la rentrée de janvier 2025, les 85 élèves de l’école des de l’Etre bénéficient des repas confectionnés au collège Roquebleue. Pour faciliter l’organisation, 45 élèves vont prendre leur repas au collège tandis qu’une liaison chaude assure les repas des 40 plus jeunes à l’école. « Une journée-test avait eu lieu en décembre et a permis quelques ajustements notamment en termes d’aménagement pour faciliter l’accès au self pour les plus jeunes. »
Cette formule qui veut que les élèves aillent manger au collège permet aussi une véritable passerelle entre l’école et le collège. Ces déplacements sont parfois un peu mobilisant pour les agents mais les élèves aiment se déplacer et bouger dans la journée.
Une formule gagnante
Pour le Conseil Départemental, cette convention rejoint ses objectifs politiques : « L’égalité des droits et des chances est un engagement fort du projet de mandature de la majorité départementale. Cet engagement passe également par l’accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous ». La convention est donc validée en commission permanente.
Pour la commune, c’est une façon de répondre aux besoins des familles et au PAT de Fougères Agglomération. C’est une restauration conçue sur le territoire et qui permet une proximité entre enfants et cuisiniers. En se fréquentant, cela permet une réactivité sur goût et la quantité.
Pour le collège, il accueille en sus huit élèves d’une unité d’enseignement externalisée, présents deux jours par semaine et une vingtaine d’adultes qui déjeunent également chaque midi au self du collège. Résultat : environ 265 repas sont préparés chaque jour par le chef de cuisine et son équipe, renforcés par du personnel communal mis à disposition pour assurer cette montée en charge.
Cette mutualisation va au-delà des aspects logistiques : elle s’inscrit dans une démarche éducative visant à sensibiliser les jeunes à une alimentation saine, durable et de qualité.
Marie-Claire Boucher, maire
Contact
Marie-Claire Boucher, maire
Rédigé en mai 2025