Chevaigné (35) : projet d’une mini-forêt dans un lotissement

Chevaigné_projet mini-forêtChevaigné_projet mini-forêt

Infos pratiques

Adhérent 2022
Maire : Sandrine Vincent
Adresse : 7 Rue de la Mairie, Chevaigné, France
Téléphone : 02 99 55 82 17
Nbre d’habitants : 2 382
Superficie : 10,3 km²
Intercommunalité : Rennes Métropole
www.ville-chevaigne.fr
Contact BRUDED : Rozenn Simon

Autres expériences de Chevaigné

La municipalité s’est saisie de la nécessité d’une compensation suite à des travaux ayant nécessité l’abattage de quelques arbres, pour imaginer un projet participatif de plantation d’une mini-forêt dans un lotissement. Ce projet d’îlot de fraîcheur et de biodiversité en zone urbaine, se conçoit avec l’appui d’une association experte qui finance par ailleurs le projet.

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De la volonté de planter des arbres !

Suite aux travaux effectués par la collectivité dans le cadre du réaménagement du centre-bourg, des arbres ont été abattus et la collectivité était tenue de compenser cet abattage. « Nous avons décidé d’aller au-delà de l’injonction et de planter le double des arbres qui ont été abattus lors des travaux de renouvellement du centre-bourg. Par ce biais, nous souhaitons accompagner la transition écologique et améliorer la qualité de vie des habitants. De ce constat a émergé l’idée d’une mini forêt. Ce type de projet n’est pas exotique, à l’heure actuelle, il y a plusieurs exemples sur le territoire de Rennes Métropole, dont la mise en place d’une forêt Miyawaki à Rennes », abonde Sandrine Vincent, maire de Chevaigné. Le principe des forêts Miyawaki est de planter trois arbres par m2, en vue d’obtenir rapidement un espace boisé riche et de hauteur conséquente. « Toutefois, ce type de plantations ne nous a pas séduits, nous pensons que ce modèle manque de recul », commente Mme Vincent.

L’accompagnement d’une association

La commune a souhaité creuser le sujet et s’est rapprochée de la commune de Bourgbarré (35), qui a porté un projet de plantation de 800 arbres en 2023, avec l’appui de l’association Les Planteurs de Boizh’éloups, en lien avec les habitants et les écoles.

L’objet de cette association est de créer des îlots de biodiversité en plantant des arbres d’essence locale en Bretagne et spécifiquement en Ille-et-Vilaine où l’association est basée. L’objectif est de créer des îlots de biodiversité libres de toute circulation humaine, où la petite faune peut vivre et se reproduire. Ses bénévoles collectent des fonds et recherchent des terrains en friche, non exploités à acheter ou à louer selon un bail emphytéotique ou à planter selon un contrat ORE (bail ou contrat de 99 ans garantis par l’Etat).

Les élus de Chevaigné ont pleinement adhéré aux valeurs de l’association et à la méthodologie qu’elle développe et qui s’appuie sur une démarche participative. Des premiers échanges ont lieu en octobre 2023, et une convention de partenariat a été signée en février 2024.

L’association accompagne donc la collectivité dans la définition du projet (volet technique), puis tout au long de la démarche participative à imaginer avec les habitants. En effet, le jour de la plantation, les habitants seront invités à mettre la main à la pâte, pour gratter la terre, intégrer du compost, planter, arroser, étaler le paillage, indiquer l’essence de l’arbuste sur une ardoise, etc. Ce volet participatif est à co-organiser avec la commune, dans l’idée d’associer au maximum les habitants au projet global.

Un espace boisé sans nécessité d’entretien

En tant qu’îlot de biodiversité, l’enjeu est surtout de laisser faire la nature. L’association estime qu’un entretien environ tous les 10 ans sera nécessaire, le choix des essences définissant le niveau d’entretien. Seule la survenue d’une canicule au cours des deux premières années pourrait imposer aux services techniques communaux d’intervenir pour apporter un couvre-sol aux plantations.

Tous les arbres et arbustes seront achetés auprès de pépiniéristes locaux, qui garantissent que les plants n’ont subi aucune modification génétique et qui bénéficient du label « Végétal local », soutenu par l’Office Français de la Biodiversité. Par ailleurs, tous les plants seront préparés avec un humus particulier qui permet de faciliter l’implantation en conservant l’eau, notamment.

Une mini-forêt imaginée par et pour les habitants

En septembre 2021, une balade urbaine a été proposée aux habitants pour identifier les sites des futures plantations, trois lieux ont été proposés à cette occasion. Suite à cette première rencontre, plusieurs plantations ont été réalisées en 2023 par la mairie. En complément, un projet de mini-forêt a été proposé aux habitants pour 2024, envisagé sur une zone naturelle de 600 m2 au cœur du lotissement des vergers 2.

Cette zone était auparavant dédiée à une réserve d’eau pour les pompiers. Un complément sera apporté dans le PLUi, comme le précise Mme Vincent : « l’objectif est de sacraliser une partie de la zone en la classant en tant qu’EIPE (Espaces d’Intérêt paysager ou écologique), cela inscrit sa protection dans le document d’urbanisme. » précise Sandrine Vincent.

Sur la base d’un travail réalisé avec l’association, les élus ont pu proposer lors d’une réunion publique en février 2024, quatre scénarios de plantation aux habitants. L’objectif était de recueillir les remarques, avis sur les essences, et points éventuels de blocage sur le projet, en vue de présenter un projet finalisé aux habitants trois mois plus tard.

 Les contraintes extérieures de la zone à prendre en compte :

  • La présence d’une mare sur l’ancienne réserve d’eau des pompiers qui accueillent des amphibiens. Une étude est en cours (février 24) avec le cabinet de génie écologique DERVENN en lien avec la DDTM, pour déterminer quelles sont les espèces présentes et quel est leur niveau de protection. En fonction de leur statut, les grenouilles peuvent être déplacées ou non (selon un protocole de déplacement), ce qui peut conditionner le dessin final des plantations (maintien de la mare ou pas). Les résultats seront remis aux élus en mars 2024
  • La présence de canalisations à certains endroits, qui conditionnent l’emplacement des plantations, mais permet d’imaginer un cheminement de circulation
  • La présence sur le site, de réseaux enterrés d’électricité qui nécessiteront à moyen/long-terme d’être accessibles pour être rénovés, ce qui conditionne l’essence d’arbres (pas de haut jet) et l’abattage éventuel dès le début du projet, de certains arbres déjà présents sur le site
  • La nécessité de respecter une distance vis-à-vis des habitations, pour éviter le déport d’ombre. Une marge de 8 mètres a été proposée par la mairie

Le choix des arbres :

L’enjeu est d’aboutir à un espace boisé présentant une diversité d’arbres la plus favorable possible à la biodiversité : arbres de haut jet, de moyen jet, buissonnants à fruits, arbustes fruitiers et arbres fruitiers rustiques. Implantés dans une zone entourée d’habitations, les arbres sélectionnés seront non-allergènes (pas de bouleau, ni de tilleul). La question de l’emplacement et de la hauteur des arbres sera également prise en compte dans le « dessin » final de la zone, afin de ne pas impacter l’ensoleillement des habitations concernées.

Le scénario final est suspendu aux résultats de l’étude sur le déplacement ou non des grenouilles présentes sur le site. Il sera présenté aux habitants fin mai 2024, afin de programmer la commande des plants en septembre, pour une implantation prévue en novembre.

Un projet qui ne coûte (presque) rien à la collectivité

L’association Les Planteurs de Boizh’éloups est basée en Ille-et-Vilaine. Bénéficiant de financements publics (Ville de Rennes, ministère de l’Éducation) et privés (MAIF, Banque Populaire du Grand Ouest, Fondation Klorane), elle porte entièrement le projet, en prenant à sa charge l’achat des plants et les protections nécessaires.

En contrepartie des plants et du travail d’animation qu’elle va réaliser en collaboration avec la commune, charge à la collectivité de préparer le terrain pour le jour des plantations et mettre à disposition du broyat pour les plantations. La collectivité assume le coût de l’étude relative au niveau de protection des espèces présentes sur la mare, pour un montant de 1300€.

Nous avons la volonté de maintenir et préserver la biodiversité, et le faire avec et pour les habitants, pour accompagner la transition et préparer demain.

Sandrine Vincent

Rédaction mars 2024

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