Concoret (56) : la mise en œuvre du plan d’action de l’ABC avec les habitants

La participation des habitants au cœur des projets

Depuis plusieurs années la commune a entamé la renaturation du bourg : effacement de son étang en 2019 et suppression des jardinières et autres plantations qui nécessitaient de l’arrosage suite à la reprise en gestion des services techniques portés auparavant par la communauté de communes. « En lien avec cette nouvelle façon d’aborder les espaces verts de la commune, nous avons mis en place la « journée bénévole » que nous organisons chaque année, qui s’organise autour du fleurissement du bourg, de l’entretien du cimetière végétalisé et de la gestion des landes », explique Ronan Coignard, maire.

En 2021, la commune se lance dans un travail sur l’atlas de la biodiversité communale, qui a abouti à une quarantaine d’actions : fleurissement durable du bourg, verger communal, sciences participatives, mise en œuvre de plan de gestion différenciée, aménagement de l’ancien étang, poursuite de la réflexion sur l’éclairage publique, etc. « En décembre 2023, nous avons mis en place le « comité de biodiversité » composé de trois élus et 18 habitants ; « le comité a la chance de compter deux naturalistes et une « artiste paysagère » ! précise Ronan Coignard. Il a engagé plusieurs actions : plantations pour valoriser la biodiversité (hortensias, oranger du Mexique, if, passiflore, glycine, sarriette, bruyère…), recensement des points d’eau de la commune (fontaines, puits, mares), etc. En parallèle, Concoret est lauréate au programme Territoire Engagé pour la Nature lancé par l’Office français de la biodiversité pour la période 2023-2026. Cela permet à la commune de valoriser toutes les actions qu’elle mène en faveur de la biodiversité.

Renaturer tout le bourg !

• Végétaliser une cour d’école

Parmi les nombreux projets de la commune, on trouve celui de la renaturation de la cour de l’école « Le Taureau bleu » et la désimperméabilisation du parking se trouvant de l’autre côté (plans joints) lancé en 2023. Après près deux ans de concertation avec les parents, les enseignants, des membres du comité de biodiversité et bien évidemment les enfants, les travaux devraient démarrer fin 2025. Il est complémentaire à un premier projet initié par le CPIE de Brocéliande, acteur phare de la commune, qui a proposé aux deux écoles de la commune de mettre en place le principe de la « classe dehors ». Depuis trois ans, l’école du Taureau Bleu continue l’école dehors à raison d’une fois par semaine.

La renaturation de la cour est venue comme une évidence,

Ronan Coignard, maire

• Imaginer un jardin ouvert aux habitants, avec une mini-forêt

Parmi les actions définies au sein du comité de biodiversité, figure la plantation d’une « mini-forêt ».

« Nous avons voulu sacraliser une zone située en cœur de bourg, pour créer un espace de mini-forêt, parce que le jardin actuel fréquenté par les habitants sera inscrit en lot constructible dans les prochains mois, il fallait donc réfléchir à un nouveau jardin ouvert aux habitants, et qui serve également de support pour les animations du CPIE. Nous voulions également que ce futur jardin, espace naturel, soit ouvert à tous les habitants ainsi qu’aux participants des assemblées gallèses que nous accueillons chaque année. C’est d’ailleurs pour cela que nous y avons réservé un espace pour une petite scène et que nous allons y installer une table de pique-nique. L’idée est de créer en plein cœur de bourg un espace paysager de convivialité et lieu de rencontre », explique Ronan Coignard. Pour cela, le comité de biodiversité et le CPIE ont travaillé ensemble à imaginer cet espace.

L’organisation de cet espace naturel de 30 m² situé à côté de l’épicerie repose sur le principe des forêts Miyawaki, du nom du botaniste japonais qui a défini ce concept de végétation. L’objectif est de planter plusieurs arbres sur un espace étroit (de 3 à 5 plants au m²), avec l’idée que ceux-ci vont pousser plus vite, du fait de la densité imposée : 90 plants (chênes, genêts, alisiers, saules) de hauteurs différentes ont été mis en terre le 1^er mars 2025. Le fait que les plants soient très rapprochés et qu’ils aient différentes hauteurs (couvres sols, aromatiques, fruitiers…).va minimiser l’entretien, ce qui était un des premiers critères de la commune pour ce projet. Les élus souhaitaient gagner du temps et faire en sorte que la micro-forêt soient rapidement visible pour les habitants. Les plants ont été achetés à Goven, auprès du pépiniériste Arnaud Fourier et la conception de l’espace a été pensé par le comité de biodiversité, en lien avec l’artiste paysagiste installée à Concoret.

« Le lieu a été nommé « le pâtis rouge », en référence au « pâtis vert », zone proche dans le bourg ».

D’autres aménagements verts sont prévus dans cet espace naturel, telles des plantes fruitières ou une pergola pour en faire un vrai lieu de rencontre. 

Créer un calendrier perpétuel

Pour continuer d’inscrire la préservation de la biodiversité dans l’identité de la commune, les élus souhaitent désormais créer un « calendrier perpétuel » qui serait un support de sensibilisation à la nature pour les habitants. « C’est un outil pérenne et beau, explique Ronan Coignard, « l’idée est d’avoir chaque mois une espèce de faune ou de flore à observer et de profiter de noter la date à laquelle on l’a vu, d’avoir également des conseils saisonniers pour entretenir les haies mais également les bâtis ! Les modalités de ce calendrier peuvent être diverses : version numérique ou papier, distribution gratuite ou payante, tout reste à définir ! La volonté est de produire un support agréable à consulter : les illustrations sont réalisées par Vanessa BELLPERCHE, habitante de Concoret et membre du comité de biodiversité ».

Inscrire la protection du patrimoine naturel dans le PLU

En novembre 2024, les élus ont proposé aux habitants de travailler sur les landes de la commune qui regorgent d’une faune et d’une flore spécifiques. Auparavant entretenues par les vaches qui y pâturaient, « elles ont été laissées à l’abandon au fil des années et les milieux se sont refermés : ils deviennent inaccessibles et sujets au risque d’incendie : nous devons donc les gérer en rouvrant les milieux ».

La journée bénévole de fin d’année a servi à sensibiliser les habitants à la gestion de cette lande qui suppose l’entretien de certaines zones, comme l’explique Ronan Coignard : « des arbres ont été abattus et nous avons fait débiter des planches. Elles ont servi à construire une cabane en cœur de bourg pour créer un lieu de stockage pour les fagots nécessaires à l’allumage mensuel du four à pain ».

Pour aller plus loin, la commune a lancé son PLU. Les différents éléments d’eau ou patrimoniaux identifiés par le comité de biodiversité ont pu être intégrés dans le règlement graphique. Enfin, les élus ont inscrit les landes dans le PLU de la commune qui sera approuvé en 2026. « On retrouve cette identification dans le règlement graphique mais également dans la règlement écrit avec un zone spécifique Landes », précise Ronan Coignard.