Sobriété et production d’énergie au Sel-de-Bretagne (35) : le bon sens, avant tout !

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Infos pratiques

Adhérent de 2007 à 2015 ; depuis 2021
Maire : Christine Roger
Adresse : 1, rue de Châteaubriand, 35320 Le Sel de Bretagne
Téléphone : 02 98 44 66 27
Nbre d’habitants : 1134
Superficie : 8,1 km²
Intercommunalité : Bretagne porte de Loire Communauté
www.leseldebretagne.fr
Contact BRUDED : Ivana Potelon

Autres expériences de Le Sel de Bretagne

La commune du Sel-de-Bretagne se situe au sud de l’Ille-et-Vilaine, à une vingtaine de kilomètres à vol d’oiseau de Rennes. Dès le début des années 2000, la municipalité s’est emparée du sujet de la transition énergétique en adoptant une vision transversale pour ses divers projets concernant ses bâtiments communaux. Les élus, et notamment Gilbert Ménard, maire de 2001 à 2020 et actuellement adjoint, ont adopté une approche pragmatique en matière d’investissements. Pour cela ils ont notamment misé sur la mise en réseau des bâtiments, la production d’énergie, la rationnalisation de l’éclairage public.

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Une salle de sports, bâtiment à énergie positive

En 2018, la commune a démarré la construction de sa nouvelle salle de sports à vocation scolaire, périscolaire et associative. La commune souhaitait valoriser la pratique sportive pour tous et se démarquer des équipements du territoire en proposant un équipement original : elle a donc installé un mur d’escalade dans la salle, pour les enfants des écoles et les associations sportives. Celui-ci a très vite trouvé son public !

Dès le départ, l’enjeu énergétique a été l’une des composantes essentielles du projet avec l’objectif de concevoir un bâtiment à la fois sobre en consommations, tout en produisant de l’énergie. « Nous avons travaillé avec le cabinet d’architectes Louvel, aujourd’hui rebaptisé cabinet Faber, basé à Chateaubourg. La sobriété s’est traduite par des solutions de conception assez basiques : exposition au sud, en plein soleil…, c’est du bon sens ! » commente M. Ménard.

La salle de sports est isolée en laine de roche avec des panneaux de bois à l’intérieur. Côté chauffage, le choix s’est porté sur une chaudière bois à pellets (marque Okofen) d’une puissance de 64 kW, qui permet de chauffer 1000m². « Nous chauffons très peu la salle de sports en tant que telle. Nos besoins en énergie dans cette salle portent sur le chauffage qui se limite aux vestiaires et aux bureaux qui accueillent l’office cantonal des sports. La consommation en électricité liée au fonctionnement de la VMC est supérieure à la consommation nécessaire à l’éclairage et au chauffage ! », indique l’élu. La salle de sports a été volontairement conçue non loin de la salle polyvalente, afin de mettre en place un réseau de chaleur bois mutualisé entre les deux équipements.

La bonne orientation de la salle des sports permet de maintenir le chauffage à 13-14 degrés et quand il y a un bon ensoleillement, le chauffage ne se déclenche pas. La chaudière consomme 14,5 tonnes de combustible/an, pour chauffer ces deux équipements. Le budget chauffage de chacun de ces bâtiments est passé de 10 000€/an, à 3 878€ aujourd’hui (soit une moyenne de 3,87€/m²).

La production d’énergie

Par ailleurs, la production d’énergie a été étudiée dès la conception du bâtiment afin de prévoir une structure à même d’accueillir des panneaux photovoltaïques en toiture. Ce ne sont ainsi pas moins de 300 m² de panneaux photovoltaïques qui ont été posés sur la salle de sports, pour une puissance de 57 kWc et une production annuelle de 65 000 kWh. La commune a investi 50 000€ HT dans l’installation, elle revend intégralement l’énergie produite pour un montant de 6700€ annuel (0,107€/kWh), « mais si on refaisait ça aujourd’hui, on imaginerait plutôt de l’autoconsommation multisites qui n’était pas possible à l’époque ! » précise Gilbert Ménard.

Pour monter le projet, la commune s’est fait accompagner par le conseiller en énergie partagé du Pays des Vallons de Vilaine (une Agence locale de l’énergie a été créée depuis). Concernant la pose de panneaux photovoltaïques sur la toiture et afin de permettre leur bonne intégration paysagère, les élus ont échangé avec l’Architecte des Bâtiments de France, la salle de sports étant située dans un périmètre de protection des monuments historiques. Le choix s’est ainsi porté sur des panneaux entièrement noirs, sans rebords. Les panneaux ont été posés par la société Emeraude solaire.

Le budget de la salle de sports

Le budget total s’élève à 1 475 000 € répartis comme suit.

Dépenses

Travaux : équipements intérieurs et extérieurs, dont l’installation photovoltaïque et la chaufferie bois > 1 380 000€ HT

Installation PV : 50 000€ HT

Chaudière bois : 45 000€ HT

Recettes

Etat : 300 000€

TepCv : 60 000e

Département : 100 000€

Bretagne porte de Loire Communauté : 30 000 €

Ligue de foot : 20 000€

Mécènes : 30 000€

Autofinancement : 550 000€

Emprunt communal : 385 000€

Les remblais reconvertis en terrain BMX !

En complément de la salle de sports, un pump track (parcours en boucle utilisé notamment par les amateurs de VTT ou BMX, constitué de bosses et de virages relevés) d’une surface de 2000 m² a été conçu juste à côté de la salle, et pour cause : « ce sont les remblais de la nouvelle salle de sports qui ont servi à réaliser la piste ! Au final, cet équipement a coûté un peu moins de 15 000 € à la commune, budget en deçà des installations de ce type, en temps normal », précise M. Ménard. Six journées de travaux à la mini-pelle, auront été nécessaires pour réaliser la piste.

Extension de l’école : panneaux solaires et chaudière bois

L’école publique a été construite en 2005. A l’occasion de l’extension réalisée en 2011, une installation photovoltaïque de 200 m² a été posée sur le toit, d’une puissance de 18,8 kWc. Elle produit 20 000 kWh/an, sur le même principe de la revente totale mais cette fois, à un tarif négocié à 40 centimes le kWh. « A l’époque, nous avons investi 72 000€ HT dans les panneaux solaires, soit 3600€/kWh, sur le principe de la revente totale avec un contrat sur 20 ans (pour 8 000€ de vente annuelle). Cela représente un coût résiduel de 50 000€ pour la commune ». Concernant le chauffage, une chaudière bois pellets (marque Winhager) d’une puissance de 48 kW a été installée en 2012, pour un coût de 40 000€ HT. Elle consomme 11,5 tonnes de combustible par an, pour chauffer une surface de 600m². « Sur une période de 10 ans (2012-2022), nous avons payé en moyenne 3 180€/an, soit 5,29€/m², avec deux approvisionnements annuels de granulés en silo. En comparaison, si nous avions installé du chauffage électrique, ce montant aurait été multiplié par 3 ! » commente l’ancien maire.

Pour bien fonctionner, cette chaudière nécessite 1h30 de nettoyage par semaine, ainsi qu’une maintenance annuelle.

« On s’était informés auprès des techniciens du Pays et de la communauté de communes sur le fonctionnement de ce type de chauffage. Nous avons eu des financements de l’Europe et de la Région. Il faut être en veille, et être présents dans les instances (M. Ménard a été conseiller départemental de 2004 à 2015, ainsi que VP de la communauté de communes et VP du Pays des Vallons de Vilaine de 2008 à 2020). En fait, nous les maires, on est des chasseurs de prime ! » témoigne Gilbert Ménard.

Les deux chaudières bois (salle de sports et école) donnent pleine satisfaction à la commune. Elles permettent de chauffer 80% des bâtiments communaux (2200 m²). A noter, la nécessité d’un contrôle hebdomadaire rigoureux par un agent, ainsi qu’une maintenance annuelle effectuée par un professionnel.

De façon globale, la commune a installé une superficie de 500 m² de panneaux photovoltaïques, qui produisent 85 000 kWh/an.

Gilbert Ménard, adjoint depuis 2022 et maire de 2001 à 2020

Un presbytère éco-réhabilité

L’ancien presbytère datant de 1870 a été rénové en recourant à des matériaux écologiques. Le chantier a été lancé en 2018, et livré en septembre 2022. Il accueille désormais l’école de musique traditionnelle intercommunale. Les murs existants ont été isolés avec un mélange chaux-chanvre (couche de 7-8 cm). A l‘étage, les enduits ont été montés par les agents municipaux : « Nous n’avons pas sollicité de prestataire extérieur, un de nos agents était très intéressé par cette technique, il s’est documenté et nous avons fait ensemble le chantier ! », commente Gilbert Ménard. La question du chauffage n’a pas été problématique, du fait du faible volume à chauffer (140 m² utilisables) : une chaudière gaz de type individuel a été installée (puissance de 24 kWc). La ventilation étant un sujet important dans ce bâti ancien, une VMC double-flux a été posée. Le montant total des travaux s’élève à 430 000€ ; 300 000€ de subventions ont pu être levées grâce aux fonds TEPCV et à un fonds de concours de Bretagne Porte de Loire Communauté, du fait de la dimension intercommunale de l’école.

Le bâtiment est utilisé depuis l’automne 2022, et accueille 150 élèves.

Eclairage public : une gestion sur le long terme

Bien avant la crise énergétique de l’hiver 2021, les élus ont souhaité optimiser l’éclairage public. Ils ont ainsi porté une approche globale de la dépense liée à la fois aux investissements en nouveaux matériels, et à une action sur les consommations dans une vision de long terme. La municipalité a modifié les horaires d’éclairage public dès 2002 : es mats sont éteints à 22h le soir, et il n’y a aucun éclairage en été (jusqu’au 1er septembre), sans que cela n’ait suscité de réaction négative des habitants, au moment du changement.

La commune compte 260 points d’éclairage, dont 60 à Led, pour une durée de 1 000 heures d’éclairage dans l’année. « Si on doit changer des ampoules de 400 Watts par des ampoules Led de 35 Watts, c’est intéressant, mais s’il s’agit de remplacer des ampoules de 100 Watts par des Led 35 Watts, là, le retour sur investissement est de 60 ans ! En conclusion, des Leds, oui, mais uniquement s’il s’agit de remplacer des ampoules très énergivores et en fin de vie ! », explique M. Ménard. L’élu a étudié plus spécifiquement l’éclairage sur le terrain de foot : « Il y a 2 mats, chacun consomme 2 kWh. En gros, ils sont allumés 3h/semaine, pendant 30 semaines. Quand on calcule la consommation finale, ce serait ridicule de les remplacer ! », commente M. Ménard.

Avant d’investir dans de nouveaux équipements énergétiques, nous regardons systématiquement la pertinence économique et écologique des différentes options. Il est impératif de s’intéresser au coût global : changer avant d’avoir usé, ce n’est pas normal ! Il faut pousser au maximum la durée de vie d’un produit quand c’est possible.

Gilbert Ménard, maire du Sel-de-Bretagne de 2001 à 2020 et 1er adjoint depuis 2022

 

Rédigé en mai 2023

 

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