Une ligne de covoiturage aménagée pour desservir des fortes zones d’emplois de Rennes Métropole

Infos pratiques

Adhérent : non
Président : Nathalie Appéré
Adresse : 4 Avenue Henri Fréville, Rennes, France
Téléphone : 02 99 86 60 60
Nbre d’habitants : 451 762
Superficie : 705 km²

metropole.rennes.fr

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Depuis février 2021, la ligne ‘Star’t 1’ relie quatre communes de la deuxième couronne rennaise. Des arrêts de covoiturage ont été aménagés, notamment près de deux fortes zones d’emplois. Les conducteurs et les passagers sont mis en relation en temps réel via une application. La ligne, développée par Ecov dans le cadre du contrat de délégation de service public attribuée à Kéolis, est ouverte du lundi au vendredi, de 7h à 9h puis de 17h à 19h30. Le service est gratuit pour les usagers, et les conducteurs rémunérés (0,5 € par trajet déposé, 1€ par passager pris en charge).

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Une ligne de covoiturage s’apparentant à une ligne de bus

L’objectif était de créer une ligne de covoiturage, à l’instar d’une ligne de bus, dont les usagers sont transportés par des conducteurs de voitures individuelles, sur des arrêts prédéfinis et aménagés. Elle emprunte la RD29 qui a connu une augmentation de 40% du trafic routier en en 15 ans.

Notre objectif était de trouver une solution alternative à la voiture individuelle, en complémentarité avec le réseau de transport en commun, pour des travailleurs effectuant des trajets similaires le matin et le soir mais sachant néanmoins que l’on n’arrivait pas à générer une ligne de transport en commun régulière pour répondre à ce besoin.

Frédérique Baudouin, responsable du service mobilité urbaine

La ligne emprunte donc la « 2eme ceinture de Rennes » et relie des communes avec des populations et des zones d’emplois relativement importantes, sur un croissant allant du nord-est (Cesson-Sévigné ; via Silva et Rennes ; Atalante Beaulieu) à l’ouest (Le Rheu), en passant par le nord (Saint-Grégoire ; Alphasis et Pacé).

Une complémentarité avec l’offre existante

Le choix de la collectivité a été d’insérer ce service dans l’offre de réseau STAR délégué à Kéolis. De fait, la Sté Ecov qui accompagne Rennes Métropole sur ce projet de ligne de covoiturage, est en fait un prestataire de Kéolis. Leur offre était intégrée à celle de Kéolis lors de la réponse au marché de délégation de service public. La ligne covoiturage, baptisée Star’t, vient en complémentarité de l’offre de transport en commun existantes (métro, bus) mais également des autres offres de covoiturage :

  • L’application covoit’STAR, pour covoiturer ‘à la volée’, sans réserver dans toute la métropole
  • L’application OuestGo.fr, le site breton pour organiser son covoiturage

Des conducteurs rétribués pour proposer des trajets

Les conducteurs et les usagers sont mis en relation via une application ‘Star’t’ spécialement dédiée. Des arrêts aménagés, comme des arrêts de bus, ont été installés le long de la ligne. Il y en a 6 au total. Lorsqu’un passager se met à un arrêt (ou même 30 minutes avant de se positionner à l’arrêt), il publie sur l’application (ou par sms pour les personnes sans smartphone) une demande de trajet. Les conducteurs inscrits reçoivent une notification sur leur téléphone. Des panneaux lumineux placés le long de la route annonce également la demande de trajet. Les conducteurs sont rétribués financièrement pour proposer des trajets (même si ils ne prennent personne) : 0,50€ par trajet proposé entre 2 communes. Cela permet à Keolis de s’assurer d’une offre de service sur la ligne. Les conducteurs obtiennent 1€ supplémentaire pour chaque passager réellement transporté dans leur véhicule. C’est le conducteur qui arrive le premier à l’arrêt et prend l’usager qui est rétribué pour le transport du passager. Les horaires de la ligne ont été revus depuis la mise en œuvre. Le service fonctionne de 7h à 9h le matin puis de 17h à 19h30 le soir, du lundi au vendredi.

Un temps maximum d’attente garanti

C’est l’un des points forts du système : le transport du passager/auto-stoppeur est garanti avec un temps d’attente estimatif de 15 minutes et un temps maximum de 30 minutes. Concrètement, si aucun conducteur volontaire n’est trouvé passé ce délai, Kéolis diligente une voiture spécialement pour aller chercher le passager. « Dans un premier temps, c’était du personnel Kéolis dédié qui s’en chargeait, avec du personnel d’astreinte. Aujourd’hui on préfère fonctionner par des VTC ou taxis, cela s’avère moins couteux ». Le système a été pensé pour rassurer les passagers :

Dans nos enquêtes on observait que les gens sont a priori d’accord pour covoiturer, mais en tant que conducteur. Il s’agissait de donner des garanties pour accepter de lâcher sa voiture.

Frédérique Baudouin, responsable du service mobilité urbaine

Une forte communication et des incitations

Le lancement de la ligne a fait l’objet d’une importante campagne de communication, en s’appuyant notamment sur les entreprises des zones d’emplois concernées mais également via les panneaux lumineux installés le long de la route. La première étape a consisté à communiquer et à convaincre des conducteurs. Les passagers bénéficient par ailleurs d’avantages comme par exemple :

  • le prêt gratuit de 2 mois d’un vélo pliable ou d’une trottinette contre engagement à être passager au moins 4 fois par mois : 19 participants
  • 3 tickets gratuits de transport en commun et l’accumulation de points de fidélité sur la carte Korrigo pour bénéficier de tarifs avantageux

Deux ans de rodage du service

Ce système de ‘garantie de départ’ a généré dans les premiers temps un cout très conséquent puisque sur les deux premières années de fonctionnement (2021-2002), ce sont entre 19 et 101 trajets mensuels garantis qui ont été assumés financièrement par Kéolis sur une moyenne mensuelle de voyages oscillant entre 50 les premiers mois et 400 fin 2022.

Depuis janvier 2023, le système semble bien rodé puisque le nombre de trajets mensuels dépassent régulièrement les 500 (environ 25 trajets/jours) avec un nombre de départs garantis mensuels  assumés par Keolis le plus souvent inférieur à 10 (0,5 trajet/jour en moyenne).

Les premières phases de recrutement de conducteurs se sont passées sur la fin de  la période de confinement COVID ; ce n’était pas le meilleur moment pour communiquer sur le covoiturage.  On a vu la dynamique montée progressivement plutôt sur l’année 2022. Nous en sommes à la 3ème année d’exploitation et on observe que le service commence à s’installer durablement.

Frédérique Baudouin, responsable du service mobilité urbaine

 

Côté coût

Investissement :

  • Aménagement des arrêts de bus : 90 K€
  • Application et parcours SMS : 20 K€
  • PMV et Totem : 147 425 K€

Fonctionnement

  • Coût annuel moyen de fonctionnement estimé sur la première année (2021) : 619,5 K€ hors CEE soit 154,9 K€ CEE déduit
  • Coût/usager estimé : 84€/usager la 1ere année ; 40€/usager en 2023

Il y a un coût de mise en place du service qui est lié à la constitution de l’infrastructure, aux actions de communication et de marketing et aux incitations financières pour construire l’offre. L’objectif est d’atteindre un volume de 50 passagers/jour et 1000 conducteurs, pour un coût de 8,50€ par usager, hors mutualisation avec des nouvelles lignes.

Frédérique Baudouin, responsable du service mobilité urbaine

 

Lorsque l’on aura suffisamment de conducteurs et de passager, l’objectif serait d’arrêter d’indemniser les conducteurs pour lancer leur appli et proposer des trajets (0,50€/trajet proposé) parce que une fois sur deux, ou 7 fois sur 10 comme on observe à Lyon, ils trouveront un passager (1 €/passager transpporté).  Nous ne sommes pas encore à ce stade de maturité sur cette ligne .

Harald Condé-Piquer, Vice-Président impact et gouvernance,  Sté Ecov

Rédigé en septembre 20233

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