Une résidence sénior conçue dans une démarche d’économie circulaire à La Chapelle-Thouarault (35)

Infos pratiques

Adhérent depuis 2007
Maire : Régine Armand
Adresse : Place Georges Padcett, 35590 La Chapelle-Thouarault
Téléphone : 02 99 07 61 41
Nbre d’habitants : 1935
Superficie : 8 km²
Intercommunalité : Rennes Métropole
www.lachapellethouarault.fr
Contact BRUDED : Mikael Laurent

Autres expériences de La Chapelle-Thouarault

Dans la continuité de sa démarche de développement durable, la commune lance son projet de résidence pour séniors sur un terrain situé en centre bourg. C’est suite à un voyage au Pays-Bas que les élus découvrent la démarche d’économie circulaire, et que convaincus de son intérêt, ils l’intègrent dans leur projet.

Vidéo sur la démarche en faveur de la nature et du « bien-vivre ensemble » à La Chapelle-Thouarault (35)

Vidéo du Réseau rural breton sur la résidence sénior de La Chapelle-Thouarault

Cliquez ici pour en savoir plus sur cette expérience

Le projet est présenté par Jean-François Bohuon, maire de La Chapelle-Thouarault, Delphine Coyo, chargée de mission développement durable chez Neotoa et Justine Duval de l’agence 10i2LA Architecture, dans le cadre de l’atelier “Les collectivité s’engagent” durant le Printemps de l’écoconstruction à Rennes le 4 juin 2019.

« Depuis 2001, la commune s’inscrit dans une démarche de développement durable et la décline dans différents domaines dont par exemple l’extension-réhabilitation d’une mairie de performance quasi passive en 2008, la réalisation de l’éco-quartier de la Niche aux oiseaux, ou la constitution de réserves foncières pour aménager des pistes cyclables » explique Jean-François Bohuon, maire.

La commune est aujourd’hui engagée dans une réflexion autour de la dynamique de son centre-bourg, « majoritairement constitué de maisons individuelles parfois sur des terrains assez vastes » constate le maire. Grâce au portage foncier de Rennes Métropole, la commune a progressivement acquis plusieurs maisons avec terrain autour de l’église et de la mairie, avec notamment pour objectif d’y réaliser des logements collectifs. C’est ainsi qu’ont été acquises les deux parties d’une longère appartenant à deux propriétaires différents, successivement en 2009 (160 000 €) puis en 2016 (145 000 €) pour une surface totale de terrain de 950 m², en plein centre-face à l’église. C’est là que se tiendra la future résidence séniors. Une médiathèque tiers-lieu prendrait également place dans une bâtisse en terre jouxtant l’église et donnant sur un bel espace vert à l’arrière des commerces.

C’est suite à un voyage au Pays-Bas, organisé par la commune de Sainte-Hélène (56) et auquel avait pu participer des adhérents de BRUDED, que le maire découvre la démarche d’économie circulaire.

J’ai été emballé par ce concept “Cradle to Cradle” (litt. “du berceau au berceau”) , qui est tout autant économique qu’écologique

exprime le maire Jean-François Bohuon

Présentée au conseil municipal puis validée, la démarche est  intégrée à l’appel d’offre de conception de la résidence séniors, pour laquelle la commune retient le bailleur social Néotoa.

Pour concevoir le projet, les architectes de la Scop 10i2la sont sélectionnés conjointement par la commune et le bailleur pour leur savoir-faire en matière de démarches participatives et les nombreuses expériences acquises dans les projets d’écoconstruction et l’emploi de matériaux géo/biosourcés. Pour les accompagner dans cette démarche novatrice d’économie circulaire, la commune et le bailleur sollicitent également le bureau d’étude spécialisé Upcyclea. Commencent alors une série d’ateliers participatifs (un avec Upcyclea et deux avec 10i2la) avec la population durant lesquels vont être tout d’abord discutés les objectifs du projet sur les différentes cibles identifiées, puis au sein de chaque cible, des aspects plus concrets comme par exemple la répartition des espaces privatifs ou partagés.

Au final le projet comptera 19 logements de type T2 ou T3 dans un collectif de R + 2 + attique. « Chaque appartement aura son espace extérieur : petit jardin ou balcon. Par ailleurs un jardin collectif sera affilié à la salle commune ou les locataires pourront se retrouver » explique Justine Duval, de 10i2LA. Côté architectural, plutôt que de faire un bâtiment d’un seul tenant, « on a eu envie de faire comme si on accolait plusieurs bâtiments l’un à l’autre » complète l’architecte.

Pour nous, il est important que ce bâtiment soit une référence architecturale tant sur la forme urbaine qu’en terme de conception. On souhaite tourner la page de ce qui existait préalablement

défend Jean-François Bohuon

Concrètement, l’ensemble de la structure et des planchers seront en bois et isolés en bottes de paille « préfabriqué en atelier ». La façade sera bardée pour partie en aluminium (fabriqué avec un aluminium recyclé à 75%) et pour le reste en bois. «  L’idée est de créer un bâtiment comme une sorte de banque de matériaux de telle manière qu’ à terme si le bâtiment est amené à être déconstruit on puisse revendre ou réutiliser les matériaux.» explique Delphine Coyo, chargée de mission à Néotoa. Développée par Upcycléa, la base de données des matériaux « Cradle to cradle » est encore peu alimentée au moment du démarrage du projet. De plus, la recyclabilité/réemploi potentiel de certains matériaux est encore inconnu, ainsi dans leurs choix, la maîtrise d’œuvre a fait quelques paris avec l’espoir qu’on saura les réutiliser à l’avenir.

Parmi les difficultés rencontrées la conception a dû répondre à l’exigence inscrite dans le PLH de Rennes Métropole d’être conforme à  la norme NF Habitat HQE. ; « Les matériaux biosourcés disposant rarement de ces certifications, cela nous a contraint à recourir à d’autres matériaux en parement et a pu contribuer à renchérir le coût du projet. Pour le reste, nous avons imaginé une conception avec des matériaux les moins composites possibles, les plus biosourcés. Pour limiter les coûts, l’ensemble des appartements seront distribués par une coursive extérieure plutôt que par un couloir » détaille Justine Duval.

Les appels d’offre aux entreprises ont été lancé avant l’été 2019. La construction devrait démarrer à l’automne. « À ce stade nous arrivons à un coût de l’ordre de 1600 € HT/m² de SHAB là où en principe nous ne dépassons pas les 1450 € HT. Nous limitons nos fonds propres à 15%. Nous devons donc trouver des solutions pour trouver l’équilibre » conclut Delphine Coyo.

 

Rédaction : juin 2019

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