Saint-Sulpice-la-Forêt (35) : démarche participative et éco-construction pour le nouvel ALSH et l’extension de l’école

Infos pratiques

Adhérent depuis 2006
Maire : Yann Huaumé

Téléphone : 02 99 66 23 63
Nbre d’habitants : 1370
Superficie : 6,72 km²
Intercommunalité : Rennes Métropole
www.saint-sulpice-la-foret.fr
Contact BRUDED : Rozenn Simon

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Après une phase de programmation, menée dans une démarche participative, la municipalité a engagé une équipe de maitrise d’œuvre pour réaliser son nouvel ALSH en bois-paille-terre et rénover le centre culturel existant. Une extension de l’école a été intégrée au projet en cours de conception.

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Arès un travail de programmation accompagné par le cabinet CERUR (cf fiche), la municipalité décide de lancer une consultation de maitrise d’œuvre (janvier 2020) pour la construction de l’ALSH et la restructuration du centre culturel existant pour un budget estimatif de travaux de 1 050 000 € HT. Le cahier des charges affirme le souhait de recourir « à des matériaux traditionnels comme la terre, la paille, le bois » ainsi que de prolonger la démarche participative tant en phase conception qu’en phase chantier.

Une sélection en 2 étapes

La consultation des équipes de maitrise d’œuvre comprend deux étapes. Une première étape « sans offre de prix, où l’objectif est de s’assurer que l’équipe a bien compris la philosophie du projet » décrit Yann Huaumé, maire. « Les 4 équipes pré-sélectionnées ont ensuite été invitées à faire une offre de prix et ont été entretenues ». A l’issue des entretiens, c’est l’équipe d’architectes 10i2La, associée aux Bureaux d’études Bee+ et ANA ingénierie qui est retenue.

Une démarche participative

« On ne voulait pas faire de travail redondant avec ce qui avait été fait en phase programmation » indique Justine Duval, architecte du projet. La démarche participative prend la forme de deux ateliers, associant élus, enseignants et personnel de l’école et du restaurant scolaire, parents d’élèves, usagers du centre de loisirs, de l’école de musique et de la bibliothèque, services techniques… « Le premier atelier a permis de travailler sur l’implantation des différents équipements dont le futur restaurant scolaire, la gestion du stationnement, les espaces publics extérieurs, la sécurité du site, les travaux en site occupé… Le deuxième, a permis de travailler plus spécifiquement sur les espaces mutualisables, les besoins en rangements, le nombre de WC, les clôtures…».

Mutualiser

Dès la phase esquisse, l’équipe de Moe s’attache à ré-estimer le budget jugé insuffisant, d’autant que l’équipe municipale décide d’intégrer, après signature du marché, une extension de l’école comprenant une nouvelle classe avec son sas d’entrée. « Le plancher d’un des modulaires qui nous servait de classe a subitement cédé. Ils nous a fallu décider dans l’urgence » assume le maire. « Plutôt que d’appauvrir le projet en termes de confort, de performance thermique, de choix de matériaux, nous avons préféré travailler sur la mutualisation des espaces et l’économie des m2 ». Le hall, qui dessert les différents espaces, est ainsi conçu pour limiter les espaces de circulation et permettre d’y réaliser des activités. L’espace des ‘0-3 ans’ est mutualisé avec celui des ‘3-5ans’ ; l’espace des ‘6-12 ans’ accueillera également des activités associatives ‘type yoga’. L’un des deux modulaires existant est conservé pour être utilisé comme espace de rangement et d’activités de bricolage du péri-scolaire. La salle de classe offre un préau, placé à l’entrée de l’école pour être mutualisé avec le centre de loisirs.

Une performance E4C2

De nombreux allers-retours entre l’architecte et le bureau d’étude thermique ont permis d’atteindre le niveau E4C2, sans pour autant rechercher la labellisation. L’ALSH est exposé plein sud pour bénéficier des apports solaires, avec une limitation des ouvertures à l’ouest et une casquette solaire pour éviter les phénomènes de surchauffe. Il est équipé d’une centrale double-flux pour le renouvellement d’air et d’une chaudière bois à granulés. Des panneaux solaires en autoconsommation assureront les consommations électriques de fond. Les consommations d’eau chaude sanitaire, très faibles, seront satisfaites par de petits ballons électriques localisés près des points d’usage.

Bois, paille et terre

Réalisé en ossature bois, l’ALSH (429 m2) est isolé en bottes de paille avec finition placo ou enduits terre tandis que l’extension de l’école (88 m2) est isolée en ouate de cellulose. Les cloisons et plafonds sont isolés en chanvre (biofib) à l’exception de deux cloisons en terre, l’une en briques de terre crue (adobe), l’autre en torchis. « Les murs en terre ou en paille offrent une vraie résistance phonique et une régulation hydrique : quand il fait 41°C dehors, il fait 23° à l’intérieur ! » soutient Grégory Bosi, gérant de la Sté Maison en terre (35).

« La gestion des déchets incombe à l’EPCI, et cela coûte très cher. Ici, nous sommes dans un cycle complet qui a un faible impact carbone. La paille a été achetée à un paysan à 3km, la terre vient essentiellement du site mais également de la Briqueterie Solidaire de Chevaigné. En cas de démolition, la quasi-totalité du chantier est biodégradable »

Yann Huaumé

Le projet intègre par ailleurs l’aménagement de la cour de l’école avec une minimisation des espaces bitumés et un espace-jeux en bois local (Arbor’éthique).

Anticiper la maintenance

« Le coût global d’un bâtiment c’est 5% d’étude, 20% d’investissement et 80% pour les consommations et la maintenance »

Yann Huaumé

Les services techniques ont été associés à la conception et aux travaux afin de pourvoir réaliser le suivi. Pour Grégory Bosi, « l’avantage avec la terre, c’est qu’il suffit de mettre un peu de matière et d’eau pour boucher un trou ».

Des chantiers participatifs

Intégré dans le dossier de consultation des entreprises, le souhait de chantiers participatifs s’est traduit de trois manières différentes :
• un chantier de formation « pour permettre à des adultes de se former à l’éco-construction sur une séquence continue de 3 semaines » explique Fabrice Auvé, associé à G. Bosi pour le chantier. Une communication un peu tardive a limité la participation à une poignée.
• un chantier d’habitants : la municipalité a proposé à des élus, des agents et des habitants de s’impliquer sur quelques journées.
• un chantier de 4 jours avec les enfants de l’ALSH pour fabriquer des briques de terre comprimée et jouer avec le matériau.

Un chantier en site occupé

La gestion du chantier en site occupé a nécessité beaucoup d’échanges et de communication entre la Moe, la mairie et l’école. Des horaires de livraison ont notamment été mis en place «pour éviter l’interface entre les camions et les enfants». Les aménagements extérieurs ont été réalisés pendant les vacances scolaires

-> Pour voir le budget, télécharger la fiche

Rédaction en novembre 2022

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