Un schéma des mobilités durables élaboré avec les citoyens à Plérin (22)

Infos pratiques

Adhérent : 2020 (et de 2011 à 2017)
Maire : Ronan Kerdraon

Téléphone : 02 96 79 82 00
Nbre d’habitants : 15 545
Superficie : 27 km²
Intercommunalité : Saint-Brieuc Armor Agglomération
www.ville-plerin.fr
Contact BRUDED : Cécile Jamoneau

Autres expériences de Plérin

Afin d’encourager les alternatives à la voiture, la ville de Plérin élabore un schéma communal des liaisons douces destiné à faciliter la pratique du vélo et de la marche à pied par des aménagements urbains adaptés et sûrs. La démarche associe les citoyens pour être au plus juste des attentes des Plérinais. Un programme pluriannuel d’investissement de plus de 3,6 millions d’euros.

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La Ville de Plérin, presque 15 000 habitants, s’étend sur 27 km² sur la côte au nord de Saint-Brieuc. Son centre est situé sur un plateau, sa côte est constituée de falaises, de plages et de zones portuaires. Elle a surtout la particularité d’être composée de plusieurs « quartiers » situés de 2 à 5 kilomètres du centre : Saint Laurent de la Mer, le Sépulcre, le Légué, les Rosaires et Tournemine, le Roselier … Elle est également séparée de Saint-Brieuc par la vallée du Gouët. Sa topographie est à considérer dans les aménagements cyclables : de grandes côtes relient le littoral au centre-ville.

La réflexion sur les voies cyclables est entamée dès 2010 mais reste anecdotique dans ses réalisations. Pourtant la population se mobilise et réclame un développement et une sécurisation des voies cyclables. De son côté, la ville opte pour la qualité : mettre les moyens sur des linéaires bien identifiés avec l’objectif prioritaire de relier les quartiers avec les pôles générateurs de déplacements quotidiens (établissements scolaires, établissements médico-sociaux, commerces, services…).

Demain, le vélo comme la marche peuvent devenir non plus seulement des activités de loisirs, mais des moyens de déplacement du quotidien, pour se rendre au travail, faire ses courses ou aller à l’école.

Pascal Laporte, adjoint au maire délégué à l’environnement.

Étendre le réseau cyclable et piéton

Actuellement, la commune compte 20 kilomètres de voies cyclables et 250 places de stationnement pour les vélos (racks, appuis vélos et abris). « Ce n’est pas suffisant. Il nous faut aller plus loin : c’est une exigence face au réchauffement climatique et à la crise énergétique ». Pour cela, la ville entend améliorer les aménagements existants, que ce soit les pistes cyclables, les cheminements piétons ou les voies vertes, en veillant à prendre en compte les conditions d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Cette dernière attention est indispensable dans une commune qui accueille le centre Hélio Marin (établissement médico-social pour des enfants, adolescents et adultes en situation de handicap moteur ou polyhandicap).

Puis de nouveaux aménagements de voirie sont à réaliser, notamment pour étendre le réseau d’itinéraires cyclables et piétons et créer un maillage cohérent sur l’ensemble du territoire communal. Le chantier s’annonce important. Avant de se lancer dans la programmation des travaux nécessaires, la ville décide donc de se doter d’un schéma communal des liaisons douces.

Ce plan de référence nous donnera une vision précise des besoins. Il permettra aussi de définir les actions à mener, d’élaborer un calendrier des travaux, et d’évaluer les budgets à mobiliser dans le cadre d’un plan pluriannuel d’investissement.

Connaître les habitudes de déplacement

Afin d’élaborer son schéma, la ville s’appuie sur les compétences du service « déplacement et aménagement de l’espace public » de Saint-Brieuc Armor Agglomération (SBAA) qui a déjà élaboré son propre schéma directeur cyclable en 2020. Défini pour dix ans, ce schéma donne un cadre de référence aux programmations d’aménagements cyclables portés par les communes. L’objectif est de proposer un réseau cyclable cohérent sur le périmètre de l’agglomération, mais aussi de développer des services pour favoriser la pratique du vélo.

Une étude est menée entre octobre 2021 et juin 2022 afin de connaître les habitudes de déplacement des Plérinais. L’enquête recueille 281 réponses : aujourd’hui, 90% des déplacements se font en voiture, la plupart des trajets ne dépassent pas 2 à 3 km, plus de 4000 Plérinais traversent quotidiennement la vallée du Gouet pour rejoindre Saint-Brieuc …

Impliquer les citoyens

Pour assurer le suivi de l’élaboration du schéma, un groupe de travail associant des citoyens issus du comité consultatif de la transition écologique (CCTE) et de la commission communale pour l’accessibilité, ainsi qu’un comité de pilotage réunissant des élus et les services de la ville, est mis en place.

Dans la mesure où la question des déplacements doux nous concernent tous, notre quotidien, notre cadre de vie, mais aussi notre avenir, nous souhaitions que ce schéma directeur soit élaboré avec la participation des Plérinais.

Le groupe de travail « déplacement » se compose de douze membres issus de la société civile et des réseaux associatifs. Il est animé par SBAA et a pour mission de travailler sur carte pour cibler les points noirs et définir des axes cyclables et piétons prioritaires. Il est considéré comme un groupe d’experts d’usage.

À plusieurs reprises, le groupe de travail présente ses travaux en plénière du CCTE puis fait valider ses ultimes propositions en conseil municipal le 28 septembre 2022.  Une réunion publique suit le mois suivant : le schéma est arrêté bien qu’il soit conçu comme étant évolutif pour pouvoir s’adapter.

Planifier les travaux

Au final, le schéma comprend une dizaine d’itinéraires considérés comme prioritaires : un réseau de 31 km de voirie à remodeler sous forme de bandes cyclables, de chaucidous, de routes partagées ou encore de voies vertes.

Nous avons cherché à établir un programme qualitatif plutôt que quantitatif en privilégiant les trajets les plus stratégiques. L’idée est d’aboutir à un réseau d’itinéraires protégés, cyclables et piétonniers, qui complète l’existant, facilite les liaisons entre le centre et les différents quartiers ainsi que la desserte des principaux pôles générateurs de circulation, qu’il s’agisse des zones de commerces, des équipements publics, scolaires, sportifs, culturels et de loisirs. Compte tenu des budgets à mobiliser, sa réalisation se fera par étapes.

Selon les estimations, les coûts d’aménagements représenteraient une enveloppe de 3,6 millions d’euros. C’est près de quatre fois le budget annuel de la commune consacré à la voirie. C’est la raison pour laquelle la réalisation du schéma se fera par étapes. Par ailleurs, si les travaux menés par la ville sont en cohérence avec le schéma intercommunal, SBAA peut subventionner jusqu’au 40% du reste à charge de travaux.

Le premier chantier est celui de la rénovation de la route des Rosaires. En outre, la ville est lauréate du fonds mobilités actives notamment pour les travaux sur la rue de la Croix-Lormel : chaussée principale redimensionnée, pose de chicanes, vitesse limitée à 30 km/h et création d’une voie verte piétons-cyclistes (budget de plus de 650 000 € HT).

Enfin, certains aménagements nécessitent de chercher du foncier pour élargir la route départementale ; cela prendra du temps et ralentira les réalisations.

On pense d’ores et déjà à réserver des emplacements dans le futur PLUi.

Contact

Pascal Laporte, adjoint au maire délégué à l’environnement

 

rédaction : décembre 2023

 

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