2024 | Retours : Cycle de visites Gestion écologique des espaces verts et implication des habitants

Quatre visites au printemps 2024 ont été consacrées à la découverte des méthodes de gestion adoptées par des collectivités désireuses de favoriser la biodiversité. Alors que certaines communes y sont très aguerries, d’autres tâtonnent encore. Beaucoup s’appuient sur des outils tels des atlas de la biodiversité communale ou des plans d’actions bien définis. Une des difficultés résident dans l’appropriation de ces méthodes par les élus et les agents des services techniques, qui ne sont pas tous au même niveau de connaissances et de compétences. Par ailleurs, les habitants constituent un maillon fort pour valoriser ce travail. Les élus déploient ainsi beaucoup de temps et d’énergie pour bien communiquer auprès d’eux et les convaincre des bienfaits d’une gestion “différenciée”, pas toujours si facilement acceptée des habitants habitués aux espaces plus domestiqués.

Retours sur des visites enrichissantes et des résultats encourageants…

Gérer la biodiversité intelligemment est source d’économie en temps et en moyens : moins on en fait, mieux elle se porte… mais il faut le faire en intelligence

Vincent Bouche, adjoint à Saint-Lunaire (35)


Ressources et retours d’expériences

Saint-Lunaire (35) – 2 402 habitants

La commune est engagée depuis de longues années dans une gestion écologique de ses espaces verts. Atlas de la biodiversité communale, intercommunale, capitale de la biodiversité… sont des outils aujourd’hui bien appropriés. Les élus et les agents techniques sont très engagés dans des pratiques de gestion écologique : fauches précoces (et non tardives) avec bande de propreté favorables à la flore et la faune et sans exportation, création de haies sèches, zéro déchet, gestion à la parcelle, revalorisation des strates arbustives, gestion de la rétention eau, compostage collectif et récupération pour arbres et arbustes en début d’hiver, gestion de onze vergers communaux, végétalisation du cimetière… Un travail est également mené pour impliquer les habitants tout en optimisant le temps de travail des agents : communication, sensibilisation, formation (fiche objectif par secteur).

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Saint-Samson-sur-Rance (22) – 1 610 habitants

Les élus ont choisi de changer leurs pratiques en termes de gestion des espaces verts il y a deux ans seulement, et les résultats commencent à se voir: suppression des haies de lauriers palmes et  de thuyas au profit de haies bocagères, mise en place de cheminements, acquisition de matériel plus adaptés, et nombreuses actions de sensibilisation des habitants et de formation des agents. Le regard sur les espaces a aussi changé grâce aux fauches tardives et à la mise en place de l’éco pâturage.

Par ailleurs, la commune a mis à disposition des terrains pour l’association Les jardins solidaires, qui travaille à l’échelle de cinq communes en Bretagne. Son objectif est de fournir 40 à 50% de l’aide alimentaire en légumes sur le territoire, soit environ 100 tonnes par an, alors qu’aujourd’hui les cinq jardins produisent déjà 35 tonnes.

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La Vraie-Croix (56) – 1 501 habitants

Engagée depuis de nombreuses années dans la gestion des espaces verts, la commune a changé ses pratiques au fil du temps en maintenant une constante : celle d’intégrer les habitants. La commune obtient quatre fleurs au concours des villes et villages fleuris dès 1993 : de là est née une véritable coopération avec les habitants et un groupe de bénévoles engagés. Un Agenda 21 a ensuite permis de mettre en place des actions vertueuses et de faire évoluer les pratiques : le zéro phyto dès 2005, l’amélioration de l’éclairage public, la création d’un jardin et d’un verger partagés avec les habitants, la mise en place d’un rucher communal, etc. Suivront la restauration d’une lande en lien avec le Département, l’éco pâturage (moutons « landes de Bretagne »), la végétalisation des cours d’école en régie et aussi le tri des déchets, la gestion différenciée des espaces verts. Un important travail de communication a été mené pour accompagner la démarche et son appropriation par les habitants et visiteurs de la commune.

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Plougasnou (29) – 3 261 habitants

La commune a réellement commencé à s’engager vers une gestion différenciée de ses espaces verts en 2016, grâce au regard de certains élus naturalistes engagés. Rapidement, les élus ont choisi de réaliser un atlas de la biodiversité communale et de se rapprocher d’associations telles la LPO (pour créer des refuges) ou Bretagne Vivante (des inventaires), Au fil du Queffleuth… pour aller vers une gestion plus écologique. Un travail important est mené auprès des agents et des habitants pour les sensibiliser et partager les méthodes de gestion dites “différenciées”. On oublie ainsi les plants annuels, le cimetière est végétalisé, des espaces débitumés, on poursuit/étend le “zéro phyto”, les agents laissent la végétation spontanée (même le pissenlit, devenu symbole de la biodiversité communale!), et limitent les fauches, etc. Un des freins reste celui de convaincre les habitants : la prochaine étape est de travailler en les associant encore davantage.


Contact

Rédigé en mai 2024
Thématique : Actions pour la biodiversité, Associer la population à ses projets, Environnement et biodiversité, Zéro phyto & Espaces verts

 

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