Covoiturage du quotidien : quels enseignements ?

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Plusieurs EPCI se sont engagés ces deux dernières années dans le développement d’offres de lignes de covoiturage intra-EPCI dans l’optique de réduire les flux automobiles et d’apporter une réponse aux trajets domicile-travail et aux autres trajets de courtes distances.

Le 20 septembre 2023, à la demande du groupe de travail mobilités inter-EPCI du contrat de coopération métropolitain, BRUDED a organisé une rencontre qui a permis de découvrir les retours d’expériences de covoiturage du quotidien de 3 EPCI :

D’autres expériences avaient déjà été capitalisées sur ce ce sujet comme par exemple :

Les principaux enseignements

  • Fiabilité : enjeu pour le passager d’être sûr d’être pris avec un temps d’attente raisonnable (max 15 min) >> mobilisation des conducteurs (avec rétribution financière dans certains cas) ; privilégier une route passante ; importance du choix et de la visibilité de l’arrêt de covoiturage
  • Sécurité routière : aménagement d’un arrêt pour ne pas créer des conditions accidentogènes dans le cadre de lignes de covoiturage
  • Sécurité des personnes (savoir avec qui on monte / qui on prend) : cette sécurité (identité de la personne) est apportée par les systèmes avec applications ; les élus de la CC de Brocéliande ont décidé de passer outre : « Nous avons décidé d’avancer quand même dans le projet même si on est conscient que certains habitants pourraient être arrêtés par cela. »
  • Évaluation : lorsqu’il y a une mise en relation d’un conducteur avec un covoitureur pour chaque trajet via une application, le registre de preuve de covoiturage permet de mesurer le nombre de trajets de covoiturage . Néanmoins, dans le cas où la collectivité ne propose pas d’incitation financière, le registre de preuve n’est pas complètement infaillible. Une fois mis en relation une première fois, des covoitureurs  peuvent décider de s’arranger entre eux sans passer par une application ou une plateforme ; pour Brocéliande communauté (système sans application), l’évaluation se fait par le nombre de fois où on a appuyé sur le bouton de l’arrêt de covoiturage (75 à 80% des appuis du bouton se transformeraient par du covoiturage ; sauf au tout début où il peut y avoir des boutons appuyés ‘par curiosité’)
  • Fracture numérique : la plateforme OuestGo a fait le choix de ne pas obliger les covoitureurs à inscrire leurs trajets afin d’alléger la charge mentale des personnes qui covoiturent sur la plateforme et d’éviter d’accentuer la fracture numérique. La mise en relation  via la plateforme se fait donc seulement pour les équipages qui le souhaitent. En septembre 2023, la plateforme avait néanmoins dépassé les 10 000 trajets enregistrés volontairement par les équipages  : cela reste une estimation basse du covoiturage effectivement pratiqué.
  • Communication : quel que soit le système il est important d’expliquer, communiquer (habitants, associations, entreprises, commerces…) et notamment de convaincre les personnes à utiliser le système en tant que passager. Des structures comme e-hop peuvent accompagner ce changement de comportement. L’implication des entreprises s’avère souvent  déterminante. Pour les systèmes à application, le fait que les entreprises puissent voir –  sur l’application – les trajets émanant de leurs salariés (de manière non nominative) constitue une motivation pour leur politique RSE (versement forfait mobilité durable)
  • Impact budgétaire : selon les choix de solution, on peut avoir :
    • des coûts d’investissement variables : plus élevés pour les lignes de covoiturage a fortiori dans le cas d’installation d’abris de covoiturage et d’application (Rennes Métropole) plus faibles pour les applications (Vitré communauté)
    • des coûts de fonctionnement variables : plus élevés pour les systèmes nécessitant une forte communication et décidant de rétribuer les conducteurs (Rennes Métroopole et Vitré communauté)
    • La solution développée par Brocéliande communauté apparait comme relativement sobre tant d’un point de vue investissement que fonctionnement

D’un point de vue général, il n’y a pas « un » système de covoiturage mais plusieurs, propres à des objectifs différents et qui peuvent s’avérer complémentaires les uns des autres.

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